GLOBALISATION MENTALE - MENTALITES MURIES - IDENTIFICATION AVEC LES VALEURS DE LA VIE

HUMANISATION

Un nouvel ordre mondial?

Questions, conséquences, perspectives d'avenir

Souhaitons-nous réellement tout ce qui nous est présenté jour après jour par la classe politique? Ou bien souhaitons-nous tout autre chose? Mais que souhaitons-nous vraiment?

- Souhaitons-nous vraiment poursuivre cette guerre de la terreur jusqu'au bout d'une épreuve de force socio-écologique?
- Souhaitons-nous anéantir complètement les droits de l'homme par une guerre pour les dernières ressources mondiales?
- Souhaitons-nous mettre en jeu la vie même dans la course à l'argent?
- Souhaitons-nous vraiment hypothéquer notre avenir pour la simple raison que les comptes publics sont soi-disant dans le rouge et que les idées politiques nous sont présentées sans réelle alternative? Où la richesse s'en est-elle allée ? Où sont les alternatives qu'on nous cache ?

Sur la nécessité de poser des questions

Wolfgang Fischer

traduction de l'anglais vers le français par Delphine Jégouzo (Translations for Progress)

Les visions du monde et les traditions qui ne nous ont pas été suffisamment bénéfiques doivent être remises en cause car leurs réseaux de pensée et de perception créent un comportement qui nuit au monde entier. Il est absolument indispensable de les analyser.

Au coeur de la spiritualité matriarcale se trouve le sentiment que tous les êtres vivants appartiennent à une même famille. Comment peut-on à la fois ignorer et tourner en ridicule cette vision du monde pendant des centaines d'années tout en demandant aux gens de croire à des invraisemblances telles que le fils de Dieu marchant sur l'eau ou la transformation du vin en sang (l'absorption de ce dernier s'apparentant par ailleurs à un acte de cannibalisme), ou encore la multiplication miraculeuse de l'argent par le système des intérêts composés liée à l'illusion d'une croissance à l'infini ? De tels concepts défient les lois de la physique et appartiennent au royaume de l'absurde et de la folie. Les gens ne marchent pas sur l'eau, pas plus que l'argent ne se multiplie de lui-même; l'argent n'est pas un être vivant.

Pourquoi plusieurs milliers de personnes se noient-elles chaque année aux frontières maritimes de l'Europe actuelle alors que les positions de ces naufragés sont bien connues des services de surveillance par satellite de l'OTAN et du gouvernement européen? Désespérées, ces personnes fuient les conditions sociales déplorables de leurs pays d'origine, fait dont l'Europe n'est elle-même pas irréprochable. Comment peut-on penser que des moyens militaires puissent résoudre des problèmes sociaux d'une quelconque manière?

Où sont la compassion et la générosité de ce Dieu occidental auquel aujourd'hui encore de nombreux Européens sont prêts à dédier leur nouvelle constitution?

D'autres questions ouvertes:

Pourquoi n'opposons-nous pas davantage de résistance à la folie et à l'injustice qui nous entourent? Pourquoi nous laissons-nous dévoyer de la sorte? Pourquoi n'observe-t-on pas une plus grande résistance de la population aux reculs sociaux qui touchent également les pays riches et industrialisés? Pourquoi la recrudescence du militarisme au sein des sociétés et dans les relations internationales est-elle acceptée aussi facilement, avec si peu d'opposition ? Pourquoi la "guerre de la terreur", à peine inhibée, se transforme-t-elle en terreur contre le monde?

Pourquoi le chaos social, le profond déclin de l'écologie, le trafic de drogues florissant et le contrôle des individus liés à des engagements militaires soi-disant à but humanitaire ne soulèvent-ils pas davantage de questions?

Face à des changements sociaux aussi destructeurs, pourquoi la majorité des populations concernées ne réagit-elle quasiment pas? Les droits de l'homme sont tout autant mis à mal que les principes démocratiques ou la protection de l'environnement. Pourquoi tolérons-nous d'être spoliés aussi facilement des progrès humanitaires des cent dernières années ? Pourquoi la course mondiale effrénée vers les abîmes de la barbarie génère-t-elle si peu de protestations?

A ces questions, une réponse s'impose:

Trop nombreux sont ceux qui n'ont pas conscience qu'il existe une alternative à la direction politique qu'on nous propose. La plupart des gens font confiance aux stratégistes néo-féodaux de l'ordre économique mondial qui, grâce aux médias de masse capitalistes, prêchent leurs politiques sans évoquer d'alternative. Comme paralysées par hypnose, les populations tombent dans les pièges de cette escroquerie politique. C'est ainsi qu'un trop grand nombre d'individus sont dépossédés de leur énergie, de leur autonomie et de leur perspicacité. Tout comme des robots, leur expression de la vie et leurs besoins sont limités à des réglages prédéfinis, à un comportement programmé, à un consumérisme et à une soumission aux règles établies. Après 5000 ans de monnayage et de limitation imposée par les diverses hiérarchies dominatrices de l'histoire, la pensée autonome et créatrice n'existe que dans le cadre défini des préceptes patriarcaux. Toute alternative semble irréelle, exclue, impossible, impensable.

Pourtant, il existe toujours d'autres solutions simples qui ne demandent qu'à être connues, acceptées et réexplorées.

La descente mondiale vers les abîmes de la barbarie réveille partout de manière dangereuse des mouvements d'extrême droite qu'on croyait morts depuis longtemps et renforce inévitablement les fondamentalismes religieux. Les gens cherchent des solutions, ils cherchent la rédemption.

Emanzipation ad Humanum a pour objectif d'encourager la libération des blocages intellectuels qui prennent racine dans les restrictions que nous nous auto-imposons ou qui sont mis en œuvre par d'autres. Les textes et les réflexions qu'ils mettent en avant visent à ouvrir de nouveaux horizons et faire de la place à des idées anciennes qui peuvent encore contribuer à créer un avenir durable. Des idées qui vont au-delà de la violence et de la domination, un chemin vers un monde sain basé sur la solidarité.

"Mon intention première était de faire de la philosophie une affaire d'humanité. Or, quiconque emprunte ce chemin en arrive fatalement au même résultat: faire de l'homme une affaire de philosophie et éliminer la philosophie. La philosophie ne devient une affaire d'humanité que si elle cesse purement et simplement d'être de la philosophie."

(Ludwig Feuerbach)

La qualité d'organisation des sociétés ainsi que les objectifs de leur puissance créatrice en dehors des nécessités de la vie de tous les jours sont progressivement déterminés par des concepts intellectuels de compréhension existentielle. Si autrefois les religions occupaient la première place, aujourd'hui ce sont principalement les méga-philosophies économiques qui façonnent la réalité quotidienne indépendamment des impératifs de la vie, voire à leurs dépens. Au coeur de ces philosophies se trouve la foi dans une liberté sans limite, dans le marché libre et son potentiel de croissance illimitée ainsi que dans l'existence supposément naturelle d'une violence s'exprimant de manière immanente (contre la nature, les êtres faibles et différents, les femmes, les combattants pour la liberté). Ces doctrines aboutissent à une concentration du pouvoir et des profits entre les mains d'une élite. La réflexion et les actions de ceux qui tirent les ficèles révèlent une perte croissante du sens des réalités nous affectant tous.

Seul un changement d'attitude envers la violence peut inverser cette tendance. Nous devons rompre avec la tradition de la violence dans notre civilisation. C'est ainsi que les frontières mentales qui nous séparent de l'incroyable abondance offerte par la nature sont actuellement analysées et décrites pour les rendre compréhensibles. Car personne ne risque d'essayer de transcender des limites qui ne sont pas perçues comme telles.

Il existe un grand danger dans la manipulation stratégique de la pensée humaine par des religions institutionnalisées et des administrations imposant des restrictions idéologiques de telle sorte qu'il devient presque impossible pour un individu de croire en son autonomie, dans la liberté de prendre ses propres décisions, dans la joie et la paix.

La plupart d'entre nous ne peuvent pas encore imaginer la réalité d'un paradis sur terre.

Or, nous avons besoin de pouvoir imaginer les choses pour travailler à les rendre réelles. Il s'agit là d'un problème essentiel pour tous ceux qui veulent agir pour un monde meilleur. C'est sur ce sujet que se concentrent les éléments de réflexion suivants.

Une vision du monde et une réflexion
qui préservent les richesses de la nature pour tous

Préface

La nature n'est pas cruelle et les hommes ne sont pas foncièrement mauvais. Et il est tout aussi faux de clamer que le bien et le mal font partie de la nature. L'affirmation que les guerres ont toujours existé et existeront donc toujours est symptomatique d'un fondamentalisme mensonger cherchant à démontrer un déficit de maturité de l'homme.

Contrairement à la société humaine, la nature ne prémédite pas le meurtre dans la recherche d'intérêts secondaires tels que la richesse ou le pouvoir. Le cynisme est une invention humaine. Sous la soi-disant cruauté de la nature se cache un ordre visant au bien-être de tout un système. La nature tout entière serait condamnée à mourir si ses acteurs ne respectaient pas les lois inhérentes et fondamentales sur lesquelles reposent les équilibres naturels.

Jusqu'à aujourd'hui, les peuples indigènes du monde entier ont démontré une compréhension profonde et solide de la nature. Avant d'être massacrés par la "civilisation" (peu nombreux sont ceux qui ont survécu), quels que soient la période ou le lieu, ils lancent un même avertissement: Le mode de vie de "l'homme blanc" met en danger sa propre existence.

Le "péché originel" ou le fondement d'une mentalité aux conséquences dévastatrices

Enfant déjà, je ne comprenais pas pourquoi mordre dans la pomme de l'arbre de connaissance pouvait bien être interdit et entraîner des conséquences fatales. Je ne pouvais concevoir que l'homme ait été chassé du paradis après avoir mangé la pomme, car rechercher la connaissance, apprendre, était justement ce qu'on attendait de moi. Apprendre, c'est ce qui devait permettre d'accéder à une vie meilleure. Comment la recherche de la connaissance pouvait-elle être un acte punissable, un acte criminel ? Ma réponse est la suivante: comprendre et s'efforcer d'acquérir un savoir, en d'autres mots apprendre, ne peut en aucun cas être mauvais. C'est la manière dont on utilise de nouvelles connaissances qui peut avoir des conséquences fatales.

Pour illustrer ma thèse, j'ai choisi de décrire deux manières différentes d'exploiter les fruits de l'arbre de connaissance. La première approche cherche à acquérir sa propre indépendance, en rompant avec la nature jusqu'à une situation de mort. La seconde approche, par une interaction constante entre l'être et la conscience dans le respect de l'ordre naturel, aboutit à un développement durable.

L'approche pervertie

Les ordres, qui reposent sur la domination et la subordination, agissent à l'encontre d'un ordre naturel, créateur et diversificateur. De tels ordres obtiennent un progrès par la menace de sanctions et l'utilisation réelle de la violence d'une part, et par la promesse d'une liberté illimitée illusoire d'autre part. Ce type de progrès est inspiré par des concepts humains imparfaits essentiellement façonnés par le patriarcat. Ce type de progrès prospère par la destruction de la diversité, de l'intégrité et de l'unité naturelles.

Au fil de milliers d'années, le soutien violent de l'ordre dominant solidifie le système au pouvoir. Il devient intrinsèque et par conséquent, malgré l'instruction et d'autres moyens d'émancipation, continue d'être considéré par un trop grand nombre comme un système sans alternative, normal et prétendument naturel. L'obstruction et la destruction de l'ordre naturel sous-jacent sont complètement ignorées par bon nombre d'individus, voire approuvées par d'autres. Les processus d'apprentissage prévus par la nature sont falsifiés dans l'intérêt de la perpétuation de l'ordre en place tandis que l'art du frelatage est présenté comme une politique progressiste. On sacrifie la recherche du bien-être global dans la quête d'avantages au détriment de leurs inconvénients, et on en fait l'unique voie.

Le sentiment d'urgence et le caractère écrasant de la souffrance globale causée par ce mode de vie confrontent systématiquement tous les individus sans exception à l'impératif moral de braver les lois et les traditions hostiles à la vie. Les personnes qui s'opposent à cette interminable illusion sont sans cesse persécutées à travers l'histoire parce qu'elles refusent de trahir la vie et la nature. Ou bien elles finiront par triompher, ou bien l'humanité cessera d'exister.

L'approche naturelle, l'évolution de l'être

L'autre solution suppose que la compréhension individuelle devienne un bien collectif. Elle est guidée par une volonté pure de survivre et par un amour naturel de la vie, jusqu'au bien-être du jardin d'Eden.

La peine et la joie ressenties guident tous les actes d'une quête claire et simple, débarrassée des intérêts étrangers qui obstruent ou falsifient le flux libre d'informations. La vie est axée sur la préservation du caractère intact de l'ensemble. Privilégier en permanence la subsistance de tous garantit un développement naturel séquentiel et une diversification de la vie, de ses possibilités, de ses capacités et de ses fruits dans l'abondance du jardin d'Eden. On réfléchit au sens et au but de toute religion, de même qu'à la culture humaine et naturelle. Etant donné que les êtres humains, de par les libertés qu'ils reçoivent à la naissance, ne sont pas programmés ni génétiquement ni par instinct pour adopter un comportement protecteur de la vie, à la différence des plantes et des animaux, ils sont contraints d'apprendre à acquérir un tel comportement s'ils veulent survivre. Si l'humanité veut pouvoir survivre, il lui faut développer une culture planétaire qui, dans la lignée des traditions des cultures indigènes, encourage un comportement écologique et social et bannisse la destruction de l'équilibre socio-écologique. Ce type de culture respecte la tradition de créativité génétique. Ce type de culture respecte la création de manière conservatrice, à l'opposé du mode de vie libéraliste destructeur et consumériste d'aujourd'hui.

Conditions de base de l'être naturel

Dans la nature, tous les acteurs du cercle de la vie semblent cohabiter de manière harmonieuse. La nature est organisée de manière parfaite et se développe en fonction de sa totalité créatrice inhérente. Tout est relié dans un but de bien-être total. La qualité de cet état d'être est créatrice dans le sens d'une diversification continue tant des structures physiques que des possibilités et capacités. Seul le libre arbitre des êtres humains ajoute des impondérables à ce contexte et est susceptible de le contrarier jusqu'à la destruction.

Examinons à présent la réalité socio-politique. L'amour de la vie ne peut aboutir qu'à une transformation de la réalité destructrice et cynique ayant été façonnée par le patriarcat/l'histoire en une autre réalité adaptée de manière intelligente aux besoins actuels. Cette transformation va dans le sens d'une humanité vraie, il s'agit d'une émancipation.

Contrairement à l'approche caractéristique des théories politiques, qui convoitent un changement des conditions de propriété et de pouvoir politique, et contrairement à l'approche de ces religions qui, volontairement ou par lâcheté, nient la nature divine de la vie, ouvrant ainsi la voie à l'exploitation et à la souffrance, ma réflexion commence plus profondément dans le psychisme humain. Ce sont les réponses à la question suivante qui m'intéressent : quelles sont les conditions et relations mystérieuses qui conduisent les humains à créer et accepter d'insupportables réalités, plutôt qu'à croire au paradis sur terre?

Il me semble évident que ce sont les conditions culturelles et les orientations spirituelles que nous subissons et créons sous l'influence de facteurs naturels (climat, géologie, cosmos) et humains (intention, liberté de choisir) qui sont à la base du développement de l'individu tout comme des sociétés.

Dans l'heureux cas de l'orientation naturelle vers la nature et ses lois, vers l'expérience transcendante et la volonté de trouver sa place dans la réalité cosmique, ces conditions de base demeurent bénéfiques à la nature, matriarcales, indigènes, divines, créatrices, complètes et saines, dédiées et limitées à la vie. Cette vie est une liturgie faite de gloire et d'abondance.

En revanche, dans le cas de la substitution à cette approche heureuse, des orientations relevant de la contrainte et du dressage président à la poursuite d'objectifs illusoires ; d'hypothèses au nom desquelles sont sacrifiées la nature, la diversité et l'intégrité ; de directives métaphysiques censées dépasser les contraintes physiques, qui nient l'existence d'un ordre cosmique et présupposent ou élaborent des ordres arbitraires (telles les cultures patriarcales monothéistes dans lesquelles prennent racine les civilisations violentes, favorisant généralement un petit groupe aux dépens de la majorité), contre nature, méprisant la vie, parasites, divisionnistes et ayant pour but ultime la destruction. La vie devient survie. Les illusions finissent par détruire gloire et abondance.

Toutes les personnes de bonne volonté sont moralement appelées à contribuer à la création de conditions culturelles visant la survie. Nous devons lever le voile et dissiper l'obscurité pesant sur cette philosophie biaisée et insuffisante de la vie, sur cette compréhension de la religion, de la foi, de la politique, de l'idéologie, de la conception de l'homme qui ignore une culture régissant la société depuis la nuit des temps et pouvant servir les générations futures. Une telle culture offre de l'espace et des opportunités pour éduquer, pour faire émerger des esprits ouverts et des êtres humains sensibles qui ne sacrifient plus la vie au nom d'intérêts secondaires car ils en connaissent le prix à payer. C'est pourquoi l'expérience est essentielle et ne doit pas être limitée. Ayons confiance ! L'apprentissage perceptuel peut se faire en minimisant souffrance et destruction. Il est d'autant plus profitable qu'il intervient tôt dans la vie d'un individu. C'est seulement ainsi qu'on peut mettre fin à l'holocauste mondial.

Nous nous épargnerons la perte et la destruction dans les extrêmes exponentiels de l'illusion de croissance et du fétichisme des chiffres, nous nous libérerons du piège des tensions entre le bien et le mal, du champ de bataille de Kuruksetra de la littérature védique, du cauchemar mondial que nous avons nous-mêmes créé à la seule condition que nous changions de comportement et oeuvrions pour la dignité et le respect de la vie d'autrui. Seule la dimension sociale, sa diversité, la joie et l'abondance donnent sens et sécurité à la vie. Il est dans notre propre intérêt de soutenir la dimension sociale.

Le paradis se trouve dans le respect des limites et des lois de la nature.

(pdf-version)

 

Nous avons besoin d'idées qui nous inspirent et nous rassemblent

Pour un ordre mondial vraiment nouveau

Wolfgang Fischer

 

C'est d'une prodigieuse prise de conscience, et rien de moins, dont nous avons besoin. Tout comme nous avons besoin d'idées qui nous inspirent et nous rassemblent. Sans cela, je ne vois pas comment provoquer le rassemblement de millions d'hommes nécessaire pour faire peser une pression suffisante sur les centres du violent pouvoir capitaliste. Les mouvements de masse sont une contrepartie nécessaire pour s'opposer aux intérêts illimités des groupes industriels, à la ploutocratie et au pouvoir militaire. Un bond en avant dans la prise de conscience est tout aussi essentiel pour accroître la solidarité au sein des différents groupes et mouvements. Pour lutter plus efficacement en faveur d'un ordre mondial pacifique et plus juste, il est absolument primordial que les opposants à la globalisation, les mouvements pacifistes et écologistes, les activistes des droits de l'homme et des problèmes de migration, les mouvements de gauche et autres groupes progressistes affichent leur solidarité. La vision dont nous souhaitons faire une réalité doit dépasser tous les clivages et toutes les étiquettes de capitalisme, communisme et religion.

Si on en croit la théorie de l'évolution, il me semble que la vision traditinnelle de l'homme comme maître de la terre est absolument fausse et mensongère.

Depuis toujours à travers l'histoire, la terre a été peuplée d'individus respectueux de leur prochain, qu'il s'agisse d'hommes, d'animaux, de plantes, ou de la nature en général. Je qualifie ces hommes d'hommes "mûrs". Le fait d'atteindre ce niveau de maturité humaine repose sur un processus de socialisation dont nous dépendons tous. Ce processus d'apprentissage conduit à une vie authentique. Il fait de nous des personnes autonomes conscientes de leur dépendance à la solidarité entre tous les êtres. Cette connaissance conduit à servir volontairement son environnement social comme naturel. Les sociétés fondées sur ce type de représentations mentales créent des cultures qui reflètent ces fondements. Ce sont inévitablement des sociétés paisibles et durables. De la même manière, d'autres types de fondements mentaux donnent naissance à des sociétés totalement différentes. Nous avons le choix.

La culture humaine constitue une évolution de l'instinct animal et végétal. La nécessité d'élaborer une culture résulte du libre arbitre caractérisant l'humanité.

Malheureusement, le processus d'apprentissage, nécessaire et continu, peut être entravé et manipulé. C'est ce qui se produit toujours, du moins dans les sociétés à caractère patriarcal. Leurs structures hiérarchiques, en monopolisant les capacités physiques et intellectuelles, perturbent le processus d'apprentissage prévu par la nature, et ceci de deux manières : par la violence (contrainte physique) et par les dogmes (contrainte intellectuelle). Il s'ensuit la perte de l'être vrai et naturel (du latin esse, être) au profit d'une vie aliénée (au-delà du paradis), dans laquelle complétude et raison sont remplacées par déchirement, manque et démence (du latin inter-esse, littéralement être entre). Les intérêts de différents excès (pouvoir, argent, violence, avidité, rancune) prolifèrent sans limites aux dépens de l'intégrité de la vie. A l'heure actuelle, les conséquences de ce mode de vie menacent de détruire les limites sociales et écologiques de notre espace vital.

C'est à partir de ce contexte précis que le combat pour un monde meilleur doit mesurer l'ampleur de la tâche qui lui incombe afin d'imposer les changements nécessaires, si l'on ne veut pas réduire à néant les chances des générations futures dès aujourd'hui.

Des hommes mûrs, sincères, responsables, avec un fort potentiel humain doivent se lever pour créer un élan capable d'inspirer de plus en plus de dissidents actifs. Les militaires de haut rang, les dirigeants et les leaders politiques sont des hommes comme les autres, dont le coeur et l'âme seront un jour touchés, car c'est aussi leur propre vie et celle de leurs proches qui sont menacées.

Ceci nous conduit à l'alternative bien connue au processus d'apprentissage mentionné plus haut : l'apprentissage par la douleur. La douleur et la souffrance sont des signaux qui ne peuvent pas être ignorés sans conséquences. Au final, au sein d'une cohérence supérieure, elles imposent une reconnaissance d'une inquiétude et d'une responsabilité qui étaient auparavant contestées ou du moins non prises en compte. La douleur et les dommages, de plus en plus importants, entraînés par l'augmentation des pressions sociales, économiques et écologiques provoquées par le système prédominant n'ont qu'un seul but : nous ouvrir et nous adoucir pour nous préparer à développer en chacun de nous notre vraie humanité.

Ceci n'est pas seulement une leçon spirituelle ou personnelle. C'est aussi une leçon politique, qui vise à nous aider à réaliser des changements qui attendent d'être mis en oeuvre depuis longtemps déjà.

Levons-nous et participons activement à réinstaurer une justice sociale et écologique, en commençant par notre vie personnelle. Discutons et partageons des informations nouvelles comme antidote aux mensonges paralysants des médias traditionnels. Organisons-nous plus largement, en dépassant les clivages habituels, et soyons présents là où nous pouvons être utiles, pour faire opposition à l'injustice et à l'inhumanité, pour manifester pacifiquement contre la guerre et la destruction de la nature, et pour rendre publique notre volonté de créer un monde meilleur.


(pdf.versión )

Un comportement responsable à l'échelle mondiale se fait attendre.

Des changements porteurs d'espoir pour les hommes et la nature sont à venir.

Les concepts sociaux doivent concourir pour cet objectif.

 

Voici quelques questions et des réponses ouvertes à la discussion pour déterminer si d'autres personnes partagent la même vision. Une vision qui reconnaît nos origines uniques et communes. Une vision qui identifie ces origines communes comme notre vraie religion. Selon ma thèse, c'est en se rassemblant autour de nos origines, ou religion (du latin re-ligere, relier à l'origine), communes que les mouvements locaux trouveront la force de réorganiser les institutions politiques et le pouvoir mondial. Les mouvements sociaux, la Consultation Européenne et/ou d'autres membres de la société civile montrent la possibilité de ces changements contre tous les mensonges des médias conventionnels. Le rassemblement de toutes sortes d'idées redonnera l'espoir à un monde plongé dans la désespérance. En se réunissant, tous les mouvements qui luttent contre une globalisation de la violence et contre la domination en sortiront plus forts dans leur lutte commune et globale pour un monde meilleur pour tous.

I - Comment atteindre des objectifs tels que l'accès libre aux informations, la compréhension de la vie, la protection de l'environnement et la justice sociale ? Comment apprendre à agir de manière responsable ? Créer un consensus sur les fondements mentaux (valeurs et principes) d'un monde durable est tout aussi important que la diversité des idées sur la mise en application de nos visions. Nous avons urgemment besoin d'une saine concurrence des idées.

La folie des motivations qui continuent à détruire la faune et la flore de la biosphère doit être contestée. Ces motivations doivent être bannies. Les fondements mentaux d'un avenir durable doivent être discutés et publiés. Une orientation sociale et écologique "saine" ne peut exister que dans une culture fondée sur la coopération avec la nature. Une culture thérapeutique, une culture de la chaleur humaine.

Chez beaucoup d'êtres humains, la réflexion et l'action créatrices ne sont pas encore instinctives. C'est pourquoi nous devons apprendre à servir la vie sur terre. Nous devons stimuler un processus d'apprentissage qui nous aidera à éviter une catastrophe ultime et irréversiblet. Profitons de l'opportunité que nous offre notre Mère Nature ! Elle a risqué sa vie en nous donnant le libre arbitre, contrairement à la programmation génétique et à l'instinct qui guident le reste du règne végétal et animal. Cette liberté gagnée par l'évolution crée un potentiel infini. Démontrons notre maturité en mettant ce potentiel au service de notre environnement ! Vivons notre identité qui nous permet d'accepter la responsabilité personnelle. La prise de conscience crée l'identité. Se sentir personnellement concerné nous donne la capacité de changer les choses.

Trois thèses:

1) Parmi les conditions préalables au développement d'une compréhension profonde de la vie et du monde qui nous entoure figurent la liberté de pensée, la libre communication et l'accès à des informations complètes débarrassées des dogmes et idéologies. La responsabilité individuelle a besoin d'un haut niveau de compréhension. Cette compréhension résulte d'un apprentissage continu et s'approfondit au fur et à mesure que nous acquérons de l'expérience tout au long de notre vie. La compétition sert uniquement à renforcer la tolérance mutuelle au sein des écosystèmes et des sociétés de notre planète. En éliminant les addictions et inquiétudes, la solidarité contribue à renforcer la motivation et le bonheur personnels. Une vision objective du monde est un puissant moteur de l'action politique en faveur de la planète entière. L'esprit humain mûr est capable de créer les conditions matérielles et affectives nécessaires à la prospérité et à la paix universelles. La vérité a le pouvoir de nous libérer.

2. Les disparités sociales disparaissent dès lors que nous prenons conscience que la terre est notre bien commun. L'utilisation et la protection communes des ressources mondiales d'énergie et des biens favorisent le développement d'une société globale. Les gains générés par la préservation des milieux écologiques pourront bénéficier aux zones défavorisées. Ressources et connaissance serviront l'humanité pour construire une société durable.

3. La justice sociale des systèmes sociaux ainsi que l'existence de systèmes économiques et d'industries compatibles avec les principes de l'écologie sont des conditions à la survie sur terre.

L'aspect évolutionniste qui considère que l'espèce humaine est immature est-il pertinent ? Cet aspect a-t-il un intérêt bénéfique ?

Ces trois thèses sont extraites de "Responsabilité globale", un essai disponible à ces adresses : [http://emanzipationhumanum.de/english/responsibility.html] ou [http://emanzipationhumanum.de/espanol/responsabilidad.html] ou [http://emanzipationhumanum.de/deutsch/verantworten.html]

II - Quels sont les valeurs et principes de base pour un monde meilleur ? Est-ce que l'universalisme considère que l'équilibre entre les parties est nécessaire?

Nous sommes évidemment en faveur d'une attitude tolérante envers les concepts culturels différents. En utilisant le terme d'universalisme, nous nous positionnons en faveur d'une meilleure compréhension mutuelle surmontant les barrières enracinées dans le nationalisme.

Cependant, en parlant d'universalisme, nous qui sommes façonnés par une "mentalité occidentale" devons être attentifs vis-à-vis de certaines barrières mentales comme la dimension monopolaire et ses dangers dans le contexte d'universalisme.

Les cultures monothéistes souffrent de schismes destructeurs ou de divisions car elles tendent à la monomanie : d'un côté le bien, de l'autre le mal. Nous devons étudier et respecter les concepts anciens tels que le Tao en Asie ou l'Orden Andino au sud, qui considèrent qu'une existence paisible passe par l'acceptation d'un dualisme complémentaire et proportionnel régissant l'ensemble du cosmos.

L'idée d'un dieu unique ou d'un "peuple élu" est "monolithique", statique et trompeuse. Elle mène à l'exclusion, à l'individualisme égoïste et à l'intolérance. Cette idée domine l'anthropocentrisme et le patriarcat. Elle fait partie des racines historiques mais encore actives de la situation dangereuse dans laquelle se trouve le monde aujourd'hui.

Il nous faut accepter le dualisme ou le pluralisme comme motivation créatrice pour adopter une attitude qui respecte des principes cosmiques inhérents. Une telle attitude sera caractéristique d'une maturation mentale et ouvrira les yeux à l'injustice qu'une mentalité élitiste a causée et continue d'imposer sur cette planète et ses habitants.

Les personnes intéressées trouveront plus d'informations dans "Notre vision de l'humanité décidera de notre futur - La nécessité d'immuniser la société" disponible en anglais [http://emanzipationhumanum.de/english/immunize.html], en espagnol [http://emanzipationhumanum.de/espanol/inmun.html] ou en allemand [http://emanzipationhumanum.de/deutsch/vision7.html]

III - Qu'est-ce que la maturité mentale ? Une conception différente de la maturité humaine ou mentale peut-elle nous tourner vers un processus d'apprentissage qui s'impose de manière urgente à l'échelle mondiale?

Une notion améliorée de maturité humaine ou mentale pourrait être la clé d'une nouvelle évolution culturelle. Ne pensez-vous pas que cette idée puisse embrasser tous les aspects différents, essentiels et socialisateurs que nous avons trouvés et partagés chacun de notre côté ? Ne pensez-vous pas que l'idée d'un processus d'apprentissage commun succédant à la vision biblique de l'homme roi de la création pourrait nous ramener, nous occidentaux et/ou occidentalisés, à une position plus humble ? Ce processus d'apprentissage pourrait respecter toutes les idées culturelles jamais produites sur tous les points du globe. Si nous réussissons à les lier à la justice sociale et écologique à l'échelle locale aussi bien que globale, nous pouvons parvenir à adopter une vision du monde favorable à un futur sain pour nous tous. Le premier pas de ce processus serait de nous confronter à l'histoire telle qu'elle est réellement. A toutes les manipulations de l'histoire par les soi-disant "vainqueurs", qui ont fait payer un lourd tribut à une grande majorité de perdants, nous pourrions substituer des informations authentiques sur le réel déroulement de l'histoire.

Seulement si nous parvenons à surmonter nos préjugés et reconstituer la réalité historique aurons-nous la possibilité d'apprendre. Après l'échec du "socialisme vrai", le capitalisme enveloppé de mondialisation n'est pas l'alternative. Un nouveau projet historique va voir le jour.

IV - Où et par quoi commencer ? Comment changer les structures politiques mondiales contre l'influence générale de ceux qui ont le pouvoir et l'argent ? Ne serait-ce pas plus facile de construire de nouvelles structures qui s'autocontrôleront de par leurs interconnexions transparentes ?

Ce type de structures est lié à la communauté mondiale, à la coopération sociale et écologique de partenaires égaux. La compétition est centrée sur la compréhension de la nature, dans le but de copier les principes de cette dernière. La préservation et la stimulation des cercles naturels d'énergie et de matière remplacent la contrainte de gagner de l'argent (destruction par une croissance économique illimitée), et optimisent ainsi la coexistence de l'homme et de la nature.

Les conditions préalables pour atteindre ce but essentiel consistent à abolir le système monétaire des intérêts composés ainsi que la propriété privée des territoires.

C'est uniquement en cessant d'adorer le veau d'or et en considérant les territoires aériens, terrestres et aquatiques comme la propriété de la vie sur terre, transmise de génération en génération, qu'il est possible de garantir un revenu de base.

Garantir un revenu de base pour chaque membre de la société mondiale est le fondement social qui:

1) amènera l'égalité dans les droits et devoirs,
2) accueillera la diversité des idées,
3) fera de la solidarité une qualité humaine fondamentale,
4) engendrera la subsidiarité et l'autogestion.

Je nourris l'espoir qu'il existe suffisamment d'idées quant à la manière de transformer cette vision en réalité. Toute structure de gouvernance mondiale doit être basée sur une structure de réseau horizontal.

S'émanciper des hiérarchies patriarcales est indispensable à la création de sociétés durables.

Arguments en faveur du passage de la civilisation patriarcale à une société durable

(pdf.versión )

Caractéristiques de la civilisation patriarcale (monothéisme (1), violence, guerre, aliénation)

1. Mensonge, apprentissage contrôlé, fraude (manipulation, arbitraire, obscurité)

2. Menace, domination, anéantissement de la biodiversité (centralisation, monopolisation)

3. Moquerie et dédain des fondements naturels de la vie, système au service de valeurs comme le pouvoir et l'argent (blasphème)

La civilisation s'emploie à mépriser, combattre et remplacer les fondements naturels généraux de la vie dans le but de créer un environnement artificiel et totalement contrôlable : le marché total. (domination : prendre le contrôle de la terre)

Dans la civilisation, le progrès vise à s'éloigner de l'état naturel, cette distance devenant de plus en plus insurmontable. A la base de cette démarche se trouve l'idée erronée que la nature est imparfaite et doit être corrigée. La civilisation tente de remplacer la nature par la technologie. En méprisant les liens vitaux, la civilisation se détruit elle-même en même temps que la nature.

Caractéristiques d'une société durable (solidarité et paix sont les fruits d'un culte vrai ou, pour les athées, d'une vie authentique)

1. Véracité, apprentissage critique, considération d'autrui (justice, cohésion)

2. Dialogue, solidarité, préservation de la biodiversité (subsidiarité, transparence)

3. Traitement responsable de l'environnement, respect du lien socio-écologique (intégrité)

La société durable exprime un profond respect des fondements de la vie et protège ces derniers en perturbant le moins possible la fonction nourricière de la nature. (libre circulation des informations, confiance, coopération)

Dans la société durable, une économie respectueuse de la nature protège notre connexion avec les fondements de la vie. La société durable considère la nature comme la source de son existence. Par le développement du savoir et une conscience aiguë, elle démontre sa capacité à survivre et générer une culture de la coopération, avec l'autre et pour l'autre.

1) Nous faisons ici référence au Dieu avec lequel on passe des accords et on impose des intérêts contre-nature à la planète. Le Dieu au nom duquel on menace des hommes, on les place sous le joug de la tyrannie, on en fait des esclaves physiques et mentaux, on les prive de liberté, de conscience et d'esprit critique. Le Dieu qui est instrumentalisé comme une arme contre l'humanité et la nature. Le Dieu au nom duquel on torture, on tue et on détruit, on agit dans le seul but d'amasser de l'argent et du pouvoir, pour le malheur des autres. On devrait mesurer les religions et autres idéologies selon la manière dont elles respectent la vie et les nécessités socio-écologiques. Sur le terrain fertile de la gratitude déférente et avertie pour la vie, toute tendance destructrice se fane à mesure que l'amour fleurit.

Les 5000 dernières années de l'histoire humaine racontent la répression violente d'un développement s'efforçant de prospérer en harmonie avec la nature et l'environnement. Les basses motivations (mentalité déficiente) d'une minorité d'hommes qui s'est approprié les moyens de suppression aux dépens d'une écrasante majorité semblent toujours dominer et poursuivre leur oeuvre de destruction partout dans le monde.

Emanzipation Humanum (émancipation humaine, libération des hommes) [http://emanzipationhumanum.de] a pour objectif de renforcer les mouvements réformateurs nécessaires, en proposant des solutions plausibles aux problèmes dont le progrès nous est proposé comme l'unique issue et en mettant en évidence des relations importantes dans des domaines qui les ont jusqu'à présent largement ignorées.

Un comportement responsable à l'échelle mondiale se fait attendre. Des changements porteurs d'espoir pour les hommes et la nature sont à venir. Les concepts sociaux doivent concourir pour cet objectif

Nous avons besoin d'idées qui nous inspirent et nous rassemblent, Pour un ordre mondial vraiment nouveau

IDÉES DIRECTRICES

Aujourd'hui, l'éthique doit avoir un impact moral capable de dépasser le système politique!

 

La sortie du nucléaire

La Politique Simultanée

Initiative pour un Plan Marshall Global

Chercher sur le site GAIA

 

Mots clés

Plan du site   Nouveautés    Recherche


Emanzipation Humanum, version 01. 2009, Malheureusment, les autres textes ne sont pas encore disponible en langue française. Quiconque désirant aider pour les traductions est prié de s'adresser à Wolfgang Fischer: Impressum - traductions automatises des pages web ici: http://www.google.com/language_tools

http://emanzipationhumanum.de/emanzfr.html

GOWEBCounter by INLINE