Aujourd'hui,
l'éthique doit avoir un impact moral capable
de dépasser le système
politique!
Sans
informations ni analyse des dimensions
compréhensives du projet patriarcal
(1)
qui dure depuis plus de 5 000 ans, le
mystère anthropologique restera entier et la
question suivante ne trouvera pas de
réponse: «pourquoi les gens
agissent-ils à l'encontre de leurs propres
intérêts en matière de
survie?», ce qui, en conséquence, rend
un Holocauste global de plus en plus
probable.
La
folie de la normalité (2)
est la conséquence d'une réflexion
limitée aux contrastes en noir et blanc ; en
fin de compte, cette folie est l'expression d'une
séparation intellectuelle et fictive entre
l'impulsion de la mort et l'impulsion de la vie
(3).
Seul le genre humain étranger à la
cohérence naturelle de la vie et de
l'existence est prêt à sacrifier sa
propre vie ainsi que celle de mère Nature
à Mammon, uniquement pour l'existence
continue du capitalisme, conséquence finale
du patriarcat.
Aujourd'hui,
l'éthique menace de perdre de vue ce
mystère anthropologique. Tant que
l'éthique l'estompera simplement et
fatalement hors de perception, l'éthique ne
pourra fournir aucune solution. Catégoriser
les gens entre le bien et le mal reste ainsi
indiscuté ; cela devient prétendument
naturel et n'est même quasiment pas remis en
question. Les scientifiques ne débattent pas
suffisamment du caractère profond et
cryptique du «processus de création
culturel» du patriarcat. Une bonne
compréhension de la nature humaine est ainsi
perdue dans la toile des tensions dues à des
intérêts complexes et
secondaires.
C'est
pourquoi une dynamique destructive proche de la
nécrophilie peut aujourd'hui se
présenter comme un nouvel ordre mondial. En
comparaison avec l'arrogance fatale des
décideurs des sociétés
modernes, même l'animal le plus sauvage a
l'air complètement
inoffensif.
Un
manque glacial de compassion grandissant peut
être détecté tel un fil
conducteur partant des assauts Mongols, en passant
par l'extermination des populations
indigènes aux quatre coins du monde,
l'annihilation par l'Inquisition de notre
précieux savoir-faire sur la nature si
fatale en particulier pour les femmes et le
massacre industriel des Juifs pourchassés
par les Nazis, jusqu'à l'actuelle
exploitation systématique du genre humain et
de la nature par la mondialisation corporative.
Jusqu'alors,
un manque d'empathie livrait la satisfaction de
l'impulsion sociale humaine à
l'obscurité dans sa dimension mondiale:
l'existence et la nécessité vitale
d'une impulsion sociale humaine a été
virtuellement noyée dans une erreur
fallacieuse qui met en avant de manière
excessive le prétendu «saint
Graal» de la poursuite de la
«fortune» individuelle. La qualité
erronée d'une telle attitude étouffe
tout simplement l'union de l'existence. Une
société impitoyablement
compétitive prévaut, au lieu de la
solidarité. Un système qui profite de
la peur et de la rareté prévaut, au
lieu d'une joie et d'une abondance naturelles. La
maladie prévaut, au lieu de la santé.
La guerre, au lieu de la paix.
Ainsi,
commémorons la grande uvre de la vie
du philosophe, sociologue, psychanalyste et
humaniste Erich Fromm (4)
qui a créé le terme
«biophilie» et revendiquons l'amour de la
vie ! En association avec Wilhelm Reich, de
nombreux autres scientifiques et la majorité
des peuples indigènes de tous temps tout
autour du monde, Erich Fromm, en opposition par
exemple avec les enseignements largement
répandus de Sigmund Freud, a exactement
compris que l'impulsion de la vie est la seule et
unique force de vie autonome dans l'univers. Elle
est créative par Nature. Des motivations et
des désirs dysfonctionnels mis en
évidence par l'Histoire sont
inhérents à cette civilisation qui
rend un bien-être général
impossible. Ils sont d'une nature secondaire, ce
qui signifie qu'ils sont de simples
conséquences d'une pensée humaine
aliénée et d'un mode de vie
profondément inhumain. Ils ne peuvent jamais
être satisfaits et provoquent donc
l'insatiabilité bien connue des personnes
affectées, de leurs nations et de leurs
cultures. La violence, le sang et le tonnerre, le
suicide, la guerre ainsi que la destruction des
fondations de la vie sont des preuves qui ne
peuvent désormais plus être
ignorées.
Devant
ces tendances qui émergent de manière
cannibale, c'est une ignorance totale au service du
capital qui imprègne aujourd'hui toutes les
couches sociales et sacrifie les acquis sociaux
durement gagnés au dieu
néo-féodal du marché
mondial.
Une
éthique qui cherche sincèrement
à satisfaire ses propres standards ne peut
pas ignorer la complexité de ce sujet et ne
doit pas reculer devant les demandes de changer le
système ! Une éthique
véritable se libérerait des groupes
totalitaires des stratèges du pouvoir et se
placerait clairement du côté de la
vie. Nous tous, qui chérissons la vie et
l'estimons à sa juste valeur, devons
supporter et promouvoir ce processus
d'émancipation en nous impliquant et en
faisant connaître nos opinions dès que
nous nous sentons concernés
(5).
Nous ne pouvons plus laisser l'éthique aux
spécialistes scientifiques universitaires,
mais nous, gens ordinaires, devons au contraire
nous imposer en tant que promoteurs actuels d'une
éthique et d'un mode de vie qui ne sont ni
corruptibles ni sujets à un quelconque
«Zeitgeist»!
Notes
de bas de pages:
(1)
- Claudia
von Werlhof,
Ökonomie, die praktische Seite der
Religion" - Wirtschaft als Gottesbeweis und die
Methode der Alchemie - Zum Zusammenhang von
Patriarchat, Kapitalismus und Christentum, dans
Ursula Marianne Ernst, Luise Gubitzer, Angelika
Schmidt (Hg): Frauen,Forschung und Wirtschaft,
Ökonomie M(m)acht Angst, Band 7, Peter
Lang, Europäischer Verlag der
Wissenschaften, 1997
-
Claudia von Werlhof, Patriarchat als
alchemistisches System'. Die (Z)Ersetzung
des Lebendigen, dans Maria Wolf (Hg):
Optimierung und Zerstörung.
Intertheoretische Analysen zum menschlich
Lebendigen, Sozial- und Kulturwissenschaftliche
Studientexte Band 3, Studia
Universitätsverlag Innsbruck,
2000
-
Claudia von Werlhof, Schöpfung aus
Zerstörung?" Die Gentechnik als moderne
Alchemie und ihre ethisch-religiöse
Rechtfertigung, dans W.Baier (Hg): Gentechnik,
Einführung und Kontroversen, Graz
1997
(2)
- Arno Gruen, Der Wahnsinn der Normalität -
Realismus als Krankheit, eine Theorie der
menschlichen Destruktivität, dtv
1999
(3)
- Bernd Senf, Die Wiederentdeckung des
Lebendigen, Erforschung der Lebensenergie durch
Reich, Schauberger, Lakhovsky u.a., Omega,
2003
(4)
- Erich Fromm, L'uvre
de sa vie
(5)
- Kurt Singer, Zivilcourage wagen - Wie man
lernt, sich einzumischen, Ernst Reinhardt
Verlag, Neuausgabe 2003
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