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Sortir de la misère, du déclin et du désespoir – Construire des passerelles vers un monde harmonieux .....

..... en vivant selon le principe de "Sumac Kausay", ou l’Être splendide, après avoir appris à rechercher le "juste milieu" entre les dualités qui composent l’existence ; en marchant sur le Qhapaq Ñan ou "Chemin des justes", qui représente l’équilibre de l’union dans la diversité ; en vivant pleinement et en jouissant de l’existence en cessant simplement de tirer profit de la détérioration, de la séparation et de la destruction des équilibres et parités, génératrices de violence contre l’égalité, la pluralité et la diversité (Javier Lajo, Pérou)

 

Réflexions et perspectives concernant les conditions nécessaires
à l’émergence d’une humanité pacifique et d’un Être splendide
- le "Sumac Kausay" de la culture andine

 

De la civilisation à l’humanisation : l’actuelle révolution conceptuelle*

 

Wolfgang Fischer

traduction de l'anglais vers le français par Delphine Jégouzo, Translations For Progress

 

pdf espagnol russe allemand italien anglais

*Le libre arbitre génère une dichotomie contingente dans la socialisation humaine

L’ancrage profond et millénaire de la tradition patriarcale, ses sociétés violentes et ses effets ont donné une aura négative à la notion de civilisation pour bon nombre de gens. On a trop détruit au nom de la civilisation. Pour cette raison, le concept de civilisation est ici mis en confrontation avec la notion d’humanisation. Les conditions garantissant une humanisation harmonieuse y sont décrites, de même que les facteurs qui provoquent le déraillement de l’humanisation, la déshumanisation sous la forme d’une mise en esclavage de l’humanité, de sa transformation en militaires, en robots qui ne fonctionnent que selon les souhaits du système, perdant au final leurs capacités d’auto-guérison, ce qui encore une fois a des conséquences sociales et écologiques déplorables.

Cette dichotomie est unique à l’être humain. C’est un point faible de notre espèce, bien que ce défaut porte aussi en lui de nouveaux potentiels créatifs. La vision présentée dans cet article, à savoir les conditions sociales façonnées par le matriarcat, dépeint une société dans laquelle l’absence de domination et l’acceptation du principe de non-violence favorisent le processus d’apprentissage naturel de l’individualisation vers une vraie maturité et une pleine responsabilité de l’être humain. Une telle forme d’humanisation engendre des formes de socialisation dont les cultures et modes de vie ont pour caractéristique une sensibilité et une souplesse d’orientation favorisant le maintien d’un juste équilibre. Guidées par un intérêt supérieur, ces sociétés n’embrassent jamais l’idée d’abandonner l’espace créatif du bien-être commun et de la richesse de la diversité.

 

Préface : impact et signification profonde des mots

Pour soutenir l’émergence d’une humanité pacifique, la précision est plus que jamais nécessaire. Utiliser avec précision des concepts ou des termes tels que patriarcat, matriarcat, anarchie ou acracie réduit les risques de confusion et ouvre des perspectives débarrassées de toute ambiguïté. Il n’est pas de meilleur exemple à mon sens que celui du mot anarchie. Sa signification, profondément ancrée dans notre subconscient collectif, nous évoque des images de chaos incontrôlé avec pour seul espoir la restauration de l’ordre par un dirigeant représentant un pouvoir central. De ce postulat découlent de nombreuses formes de pouvoir connues du genre humain : le patriarcat, la hiérarchie, la monarchie, etc. Ce fait est largement accepté et s’est imposé comme un chemin tout tracé, légitimé par son intégration dans les dictionnaires et encyclopédies. Mais une analyse étymologique et historique plus approfondie de l’origine de ce mot apporte un tout nouvel éclairage sur sa signification véritable. Le mot anarchie n’a pas pour racine "archos" (ἀρχός), signifiant chef/dirigeant, mais "arché" (ἀρχή), qui signifie origine, commencement, matrice, principe.

Il est intéressant de remarquer combien la racine plus ancienne "arché" a été refoulée, voire substituée, dans le but de mieux servir les intérêts de la tradition patriarcale dominante. La réinterprétation du mot anarchie nous conduit à une réinterprétation de l’Histoire ; d’une signification incarnée par l’absence d’une figure concrète, le dirigeant, on passe (et c’est encore pire) à une ignorance et à un vide conceptuel puisque la racine "an-arché" signifie sans commencement. Du point de vue social, ce terme ne mène vraisemblablement à rien si nous ne reconnaissons pas et ne répondons pas aux véritables racines et causes de certaines conditions écologiques et sociales, surtout si nous recherchons le changement. De la même manière, le débat autour du patriarcat et du matriarcat et de leur sens véritable prend une importance sans précédent. En soi, les deux termes n’ont rien en commun avec la prédominance. Le "patriarcat" est une vision du monde qui considère le principe mâle, "le père" comme un être supérieur détenant seul le pouvoir de création ; le "matriarcat", de son côté, fait référence à une compréhension du monde qui fait de la mère, de la matrice, de la nature l’origine des fruits à venir. Au fur et à mesure qu’il s’est imposé comme le courant dominant, le mode de vie patriarcal, en tant que mode de pensée et de perception de la réalité, a créé un ordre fondé sur le monothéisme, la guerre contre tout et contre tous, le progrès technologique au prix de l’intégrité sociale et environnementale. Le mode de vie patriarcal célèbre la "hiérarchie pyramidale", hiérarchie dont la racine "hieré" (ιερή) signifie saint et "arché" (αρχή) signifie origine, commencement, matrice, le "principe" mentionné plus haut. Ainsi, les sociétés patriarcales se soumettent à quelque chose de "saint", qui est en réalité une idée issue de l’imagination, une simple illusion, souvent un principe monopolaire (LE dieu, l’empereur, le gouvernement, sans alternative possible), quelque chose au nom de quoi on sacrifie la vie quotidienne au bénéfice de ceux qui se trouvent tout en haut et qui prétendent représenter l’autorité soi-disant supérieure de ce qui n’est rien de plus qu’un fétiche.

Les études scientifiques montrent qu’entre 5000 et 7000 ans avant notre ère, l'organisation matriarcale était l’unique mode d’organisation choisi par les individus. Dans ces sociétés matriarcales, la réalité du bien-être commun est au cœur de toutes les activités. Dans ces cultures, les individus apprennent à discerner les objectifs vitaux des objectifs arbitraires voire destructeurs. De fait, ces sociétés n’ont jamais développé les attitudes belliqueuses et génératrices de division qui mettent aujourd’hui en jeu la survie de l’humanité. Ainsi, la structure de base du matriarcat ne s’apparente pas à une pyramide, mais à une organisation horizontale dans laquelle l’unité dans la diversité est la condition sine qua non de sa propre réussite. Le matriarcat propose un mode de vie dans lequel la vie sociale est déterminée par les besoins quotidiens plutôt que par des idéologies arbitraires, des fantasmes et des idées ou visions du monde illusoires. La vie est consacrée à la recherche du bien-être individuel comme social par la satisfaction authentique des besoins sexuels et de tous les autres besoins vitaux. Malgré l’attitude violente sur laquelle le patriarcat s’appuie pour conquérir de manière pernicieuse, la planète et la vie, en tant que concept éternel, ont toujours reposé et continuent de reposer sur l’abondance maternelle.

Dans ce sens, la créativité et la reproduction naturelles du genre humain reposent sur une interaction volontaire et joyeuse entre les sexes, ainsi qu’entre tous les autres secteurs concernés des sociétés. Le principal obstacle à la pleine réalisation de cette vision est la tension primale, par définition douloureuse et destructrice, qui persiste entre les ordres coercitifs établis par l’homme et l’existence simple de potentiels naturels authentiques. La tristesse de l’Histoire est une conséquence directe de cette aberration de l’évolution de l’humanité. Pour reprendre l’idée avec laquelle nous avons entamé notre réflexion, seule une utilisation précise des concepts peut nous permettre de définir précisément notre propre chemin de vie en tant que communauté humaine. Ce raisonnement nous amène à comprendre le concept d’"acracie" (de pα-, préfixe de négation, et κρατία, kratía, influence, domination, force, pouvoir), qui, dans son sens "sans domination", se révèle comme le terme idéal pour désigner ces conditions sociales dans lesquelles l’absence de domination naît du choix collectif de formes d’organisation plus appropriées, autonomes et "vraies". La société matriarcale constitue la quintessence des sociétés acratiques, la société non violente par excellence.

 

Apprendre à comprendre les racines de la crise actuelle de l’humanité

Il est indispensable de comprendre profondément la crise actuelle de l’humanité et ses racines pour la surmonter à l’aide des meilleures stratégies à notre disposition. Une analyse profonde des doctrines capitalistes et communistes nous montre que malgré leurs efforts pour se discréditer l’une et l’autre dans un conflit idéologique interminable et coûteux, elles constituent en réalité les instruments d’un même système patriarcal qui a étendu et perpétué son action contre nature jusqu’à aujourd’hui. Ce fait n’ayant pas été suffisamment étudié par les sciences prédominantes, une discussion interdisciplinaire plus large est vitale pour trouver des issues à la menace d’auto-extinction du genre humain.(1)

Cette fois, il est essentiel de dresser un tableau complet de la situation car les effets du mode de vie de la civilisation prédominante menacent les fondements mêmes de la vie. Pour cela, il nous faut absolument dépasser et rompre complètement les dogmes idéologiques et religieux qui ont limité notre réflexion à travers l’histoire humaine. Libérer nos esprits des conceptions mentales exclusivement intéressées laissera libre cours à de nouvelles visions du monde authentiques capables de mettre nos capacités, notre volonté et notre action au service de la convivialité créative dont l’humanité rêve depuis si longtemps.

 

Rendre toujours plus aride
le terrain duquel naissent des monstres humains
crée aujourd’hui les conditions d’un processus naturel d’humanisation
porteur de fruits substantiels.

 

Quels sont les idées et les types de comportement qui jusqu’à présent rendent impossible la paix mondiale?

Tant que l’égoïsme, le nationalisme et d’autres conceptions égocentriques génératrices de division prévaudront, la mise en esclavage des habitants de ces carcans mentaux continuera d’en être la conséquence directe. Un des corollaires de ceci est la perturbation des équilibres naturels et créatifs par un schéma d’exploitation typique des systèmes patriarcaux, et plus récemment capitalistes et socialistes. Le soi-disant "projet démocratique de liberté" de ces systèmes de croyance est en contradiction évidente avec lui-même, dans la mesure où les principaux organes, les élites cléricales et politiques, adoptent un comportement parasitaire qui consiste à tirer des profits indéfinis d’une doctrine directive. Dans ce jeu de dupes, les individus acceptent de mettre leurs propres esprits en esclavage. Plus besoin de surveillants d’esclaves, comme l’avait déjà dit Kurt Tucholsky, pour faire avancer les sociétés mondiales dans leur marche commune vers la destruction.

Ces doctrines se sont profondément ancrées, grâce à une tradition millénaire, dans l’esprit humain sous la forme de préconceptions élémentaires, telles que la croyance que la nature est cruelle et les gens sont mauvais ; "le mal et le bien" sont présents dans la nature ; les guerres ont toujours existé et existeront toujours ; il faut se battre chacun pour soi; la femme est soumise à l'homme, etc.(2)(7) Ces notions, partout sur la planète, sont des conceptions courantes aujourd’hui, elles révèlent un fondamentalisme obsolète qui est l’expression d’une maturité humaine encore déficiente et de son impact nocif sur les chances de survie de l’humanité.

La nature ne commet pas d’homicides ; la société humaine, dans son aspect violent, est encline à succomber à la tentation de l’homicide au nom d’intérêts secondaires tels que la richesse ou le pouvoir. Le cynisme est lui aussi une invention humaine. La supposée cruauté de la nature n’est rien d’autre qu’une interprétation erronée d’un ordre créateur qui défend le bien-être de la planète dans sa globalité, et au-delà. Depuis les origines, la vie entière aurait été condamnée à l’extinction si certains des éléments de la nature n’avaient pas été génétiquement ou instinctivement programmés pour respecter les lois inhérentes qui préservent les équilibres naturels et ont conduit l’évolution à atteindre un pic préliminaire avec la rupture de ces équilibres naturels. Nous devons accepter le fait que cette rupture a pour cause une dichotomie dangereuse qui est une conséquence directe de l’émergence, puis de la prédominance de sociétés violentes et agitées.(3)

Par opposition, les communautés indigènes non violentes du monde entier nous démontrent aujourd’hui encore leur compréhension profonde et solide de la nature. Avant d'être massacrés par la "civilisation" fondée sur le modèle patriarcal (peu nombreux sont ceux qui ont survécu), quels que soient la période ou le lieu, ils lancent un même avertissement : le mode de vie de "l'homme blanc" met en danger sa propre existence. Enracinés dans la solidarité entre tous les êtres et un sentiment d'empathie très profond, ils ont toujours été capables de discerner la douleur de la joie véritable, les réalités de la vie en autarcie des illusions de la consommation à outrance, la destruction de la créativité. C’est pourquoi par nature, ils préfèrent rejeter le progrès technique et ses dangers, aussi impressionnant soit-il, au profit des modes de vie naturels. Ils préfèrent apprendre de la nature "par un flux d’informations souple et ascendant" et cherchent à imiter la nature plutôt que de la détruire.(4) On ne peut plus nier que la crise actuelle de la civilisation moderne n’est que la conséquence de son caractère aberrant, dû à un mode de vie cannibale et destructeur, d’un niveau personnel au comportement des groupes sociaux et états nations.

 

Lorsque l’Homme cesse de se laisser guider par son esprit intérieur,
L’Esprit de la vie,
se soumettant à des intérêts secondaires tels que l’argent et le pouvoir, dès lors il devient une machine,
un robot contrôlé par des forces secondaires et étrangères.

 

Pourquoi l’humanité s’est-elle autant rapprochée du gouffre de l’extinction ?

 

En ce qui concerne le christianisme tout particulièrement, un autre mode de pensée faussé, la notion de "péché originel", mérite une étude plus approfondie en raison de ses conséquences (auto-)destructrices.

Enfant déjà, je ne comprenais pas pourquoi mordre dans la pomme de l'arbre de connaissance pouvait bien être interdit et entraîner des conséquences fatales. Je ne pouvais concevoir que l'homme ait été chassé du paradis après avoir mangé la pomme, alors qu’acquérir des connaissances, apprendre, était justement ce qu'on attendait de moi. Apprendre, c'est ce qui devrait permettre d'accéder à une vie meilleure. Comment la recherche de la connaissance peut-elle être un acte punissable, un acte criminel ?

Ma réponse est la suivante : comprendre et s'efforcer d'acquérir un savoir, en d'autres mots apprendre, ne peut en aucun cas être mauvais. C'est le mauvais usage de ces nouvelles connaissances, dans la relation avec son environnement, qui peut avoir des conséquences fatales.

Pour illustrer ma thèse, j'ai choisi de décrire deux manières différentes d'exploiter l’un des cadeaux de la vie, les fruits de l'arbre de connaissance. La première approche consiste à rompre, de manière irresponsable et délibérée, avec la nature et la solidarité de tous les êtres jusqu'aux abîmes apocalyptiques d’un déclin social, écologique et spirituel. La seconde approche, par une interaction constante et sensible entre l'être et la conscience dans le respect de l'ordre naturel, participe activement à un développement durable et harmonieux.

 

Aussi écrasante cette majorité d'individus soit elle
qui à travers les siècles obéit docilement aux discours des grands prêtres,
ils ne légitimeront jamais le pouvoir ecclésiastique soi-disant divin.
Au contraire, ces individus n’ont jamais pu approcher cette divinité innée
qui leur aurait depuis longtemps révélé sans danger l’autonomie et l’entière humanité
qui sont les garants d’un monde en paix.

 

L'approche pervertie

Tout ordre social qui repose sur la domination et la subordination agit à l’encontre d’une organisation de l’évolution naturelle, créative, chaotique et diversificatrice. De tels ordres obtiennent un progrès par la menace de sanctions et l’utilisation réelle de la violence, d'une part, et par la promesse d’une liberté illimitée illusoire, d’autre part. Ce type de progrès est inspiré par des concepts humains imparfaits essentiellement façonnés par le patriarcat. Ce type de progrès prospère par l’obstruction et le détournement de la vitalité (le flux d’énergie vitale) et par la destruction de la diversité naturelle et de l’intégrité et de l’unité cosmiques, menaçant ainsi ses propres piliers, les équilibres universels des polarités dynamiques et complémentaires.(5)

Au fil de milliers d’années, le soutien violent des ordres hiérarchiques dominants a solidifié les systèmes de croyance au pouvoir, les rendant intrinsèques à la société humaine de telle sorte que, malgré les mouvements d’émancipation et d’instruction qui ont jalonné l’Histoire, ils continuent d'être considérés par un trop grand nombre de personnes comme un statu quo éternel : sans alternative, normal et prétendument naturel. L’obstruction et la destruction de l’ordre naturel sous-jacent sont complètement ignorées par bon nombre d’individus, voire approuvées par d’autres. Les processus d’apprentissage, prévus par la nature pour faire prendre conscience d’une réalité authentique, sont falsifiés dans l’intérêt de la perpétuation de l’ordre en place, tandis que l’art du frelatage est présenté comme une politique progressiste. On méprise et on sacrifie la recherche du bien-être global dans la quête décomplexée de toute ressource humaine et naturelle à notre portée, au prix de résultats et de désagréments disproportionnés. Le temps, aussi bien que toute autre alternative, sont effacés.

J’insiste sur le fait qu’une prise de conscience de l’urgence et de la dimension écrasante du désarroi général causé par ce mode de vie nocif donne à tout moment aux personnes qui y sont sensibles des raisons d’enfreindre les lois et les traditions hostiles à la vie. Comme chaque fois, marqués par le caractère répétitif de l’Histoire, les individus qui s’opposent aux dangereuses illusions des ordres dominants et qui n’acceptent pas de trahir la vie ou la nature sont persécutés. Or, si leurs saines tentatives de rejet n’aboutissent pas d’ici le moment où cet état de désarroi aura atteint son paroxysme, il ne fait aucun doute que l’humanité disparaîtra.

 

 

 

Patriarcat - Science dogmatique - Civilisation

 

- La polarité est utilisée sous la devise "diviser pour régner".

- La concurrence illimitée rompt avec l’inhibition naturelle à tuer.

- Toute mentalité qui promeut l’inégalité sociale est incapable de maintenir des équilibres créatifs.

- Tout au long de l’Histoire, on a payé l’industrialisation en volant la nature et les peuples indigènes.

- La suprématie des puissances mondiales actuelles est par conséquent basée sur l’injustice et le crime.

- Depuis des milliers d’années, les civilisations patriarcales façonnent notre mode de vie par la domination.

- En totale contradiction avec les promesses humanitaires, le monde recule sous l’effet de l’hypocrisie politique.

- C’est pourquoi tant de cultures continuent à tolérer des formes ouvertes ou cachées de misogynie, d’esclavage et de violence.

- Le déclin général de la vie et le rétrécissement des perspectives futures ne sont absolument pas naturels, ils sont causés par l’homme.

 

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Bien que l’absorption de chair ou de sang humain, quelles qu’en soient les modalités,
soit considérée comme une tradition prétendument divine, quotidienne ou simplement métaphorique,
elle échappe en soi à la raison.
C’est même un crime contre la nature et l’humanité au même titre que la maltraitance d’enfant.
Ni des motifs religieux ni des pratiques éducatives bien intentionnées ne peuvent légitimer l’usage de la violence
Les conséquences individuelles et sociales sont tout aussi malsaines,
tout comme le sont l’acceptation, la célébration ou l’adoration de croix,
de potences, de chaises électriques et d’injections mortelles ou toute autre arme ou pratique destinée à donner la mort.

 

Le recours : l'approche naturelle, l'évolution de l'être

L’autre solution suppose que les gains individuels tirés des fruits de l’arbre de connaissance se transforment en biens collectifs, sous l'effet de la volonté pure de survivre et de l'amour naturel de la vie, tous deux capables de préserver le bien-être de l'environnement terrestre : le Jardin d’Eden.

La douleur et la joie sont considérées comme des forces qui nous guident efficacement, conjointement au processus d’apprentissage naturel, vers une orientation claire grâce à des représentations conceptuelles authentiques(6); en l’absence d’intérêts étrangers, le libre flux d’informations vers les zones réceptives du cerveau en phase de maturation échappe à l'obstruction ou à la falsification. Plus on fait l’expérience de cette absence de falsification et de restriction tôt dans sa vie, plus on est en mesure d’apprendre les leçons de la vie de manière sensible et ascendante à de très faibles niveaux de souffrance et de destruction.(7) La vie est orientée, toujours de manière flexible, vers le respect du caractère intact du tout. En privilégiant constamment la survie de toute chose, on préserve le développement naturel séquentiel et la diversification de la vie, ses possibilités, ses capacités et ses fruits dans l’abondance du Jardin d’Eden.

L’émergence globale, l’assurance et la célébration d’une vraie religion, constituée dans sa forme la plus pure par la culture humaine et naturelle, ne sont possibles que si on parvient à considérer son essence, sa richesse de sens et son objectif. Pour survivre, l'humanité doit adopter une culture planétaire capable de perpétuer les traditions indigènes par la mise en avant d’un comportement écologique et social protecteur de l’environnement. Etant donné que l’espèce humaine, contrairement aux règnes végétal et animal, n’a pas été dotée par la génétique ou l’instinct d’un comportement dédié à la préservation de la vie, les êtres humains doivent apprendre à adopter le comportement qui garantira leur survie. C’est pourquoi une rééducation comportementale est une nécessité absolue. Il s’agirait d’une deuxième renaissance. La création d’une culture mondiale qui perpétue la tradition de la créativité génétique tout en préservant les principes démiurgiques dont elle se nourrit. Cette culture représente l’antithèse même du mode de vie libéral consommateur et destructeur d’aujourd’hui, mortellement célébré sous le nom de mondialisation.

 

Quels sont les pré-requis mentaux indispensables au rétablissement de la viabilité de la vie ?

Constitution sociale, écologique et spirituelle de l’être naturel

Dans la nature, tous les éléments du cercle de la vie semblent cohabiter de manière harmonieuse. La nature est organisée de manière parfaite et se développe en fonction de sa totalité créatrice inhérente. L’ensemble du cosmos est relié pour son bien-être propre. La qualité créative de cette condition vitale, d’une part, matérialise la diversification croissante des structures physiques et des organismes au sein du monde extérieur et, d’autre part, réalise des possibilités et capacités de développement responsable constamment reflétées au sein du monde spirituel intérieur et donc, par une expérience authentique, confirme ou infirme leur viabilité dans l’existence, l’interaction et l’union des deux mondes. Ce mode de vie parvient à trouver le juste milieu. Seul le libre arbitre des humains ajoute des impondérables à ce contexte et peut menacer la vie de destruction(8) Dans la réalité socio-politique, très largement façonnée par l’histoire du patriarcat, l’amour de la vie est le seul outil qui peut conduire à une transformation de cette réalité cynique en une toute autre réalité, déterminée par les besoins du moment. Cette transformation va dans le sens d’une humanité vraie ; il s’agit d’une émancipation qui conduit à une humanisation du niveau local, en bas, au niveau mondial, en haut.

Au-delà de l’approche des théories politiques dépassées, ne remettant pas en cause la domination en tant que telle et uniquement intéressées par leur propre profit, et des postulats religieux, qui dans leur déni du caractère divin de chaque individu compromettent la vie, je propose une méthode qui commence par une analyse approfondie du psychisme humain. Dans cette perspective, nous devons commencer par nous poser une question importante : quelles sont les conditions et relations mystérieuses qui, au lieu de nous faire prendre conscience de la possibilité d'un paradis sur terre et de notre responsabilité vis-à-vis de ce paradis, préfèrent en appeler à la propension de l’être humain à créer d’insupportables réalités ?

Il me semble évident que ces conditions sont toutes les orientations culturelles et spirituelles que nous subissons sous l'influence de facteurs naturels (climat, géologie, cosmos) (3) et que nous créons par toutes sortes de facteurs humains (intention, libre arbitre) qui sont à la base du développement de l'individu tout comme des sociétés. Si dans le plus heureux des cas, ce développement se produit dans le cadre d’une orientation authentique vers la nature et ses lois (avec pour objectif un processus d’apprentissage qui dure toute la vie et une volonté chez l’individu de trouver sa place dans la réalité cosmique), ces conditions de base demeurent bénéfiques à la nature. Elles sont matriarcales, indigènes, divines, créatives, coopératives, complètes et saines, dédiées et limitées à la vie. Cette vie est une liturgie, une service public - "minka" dans la culture andine - faite de gloire et d’abondance.

L’autre cas substitue à cette approche heureuse des orientations relevant de la contrainte et du dressage qui président à la poursuite d’objectifs illusoires et d’hypothèses au nom desquelles sont sacrifiées la nature, la diversité et l’intégrité ; de directives métaphysiques censées dépasser les contraintes physiques (marcher sur l’eau, l’enfantement d’une vierge), toutes niant l’existence d’un ordre cosmique et présupposant ou élaborant des ordres arbitraires. Ces ordres, dans lesquels prennent racine les civilisations violentes, favorisent généralement un petit groupe aux dépens de tous les autres. Ils sont contre nature, méprisants de la vie, parasites, porteurs de division et dédiés à la destruction. Ces conditions mènent de toute évidence à une dégénérescence de la vie : en raison des illusions ainsi engendrées, la gloire et l’abondance de la vie deviennent par alchimie perversité et pénurie.(9)

Que tous les individus conscients de l’ordre créatif sous-jacent se lèvent et participent à la création de conditions culturelles dédiées à la survie. Nous devons lever le voile et dissiper l'obscurité pesant sur ces philosophies biaisées et insuffisantes de la vie, sur ces compréhensions de la religion, de la politique, de l’idéologie, de la conception de l’homme qui ignorent la culture régissant la société depuis la nuit des temps et qui servira également les générations futures.

 

Dès l’enfance

La paix sur terre est un objectif atteignable à la seule condition que les sociétés cessent de briser les enfants et se penchent sur leur inadaptation la plus grave : l’atrophie systématique de leur petite enfance. La manière dont ces êtres extrêmement sensibles sont dressés pour ne plus ressentir de joie et taire leur douleur, entravant ce qui devrait être une leçon au sein d’un processus d’apprentissage authentique, est en effet une pratique violente et dépassée. Ils n’apprennent pas les deux facettes de cette expérience : la satisfaction apportée par le choix de la sécurité et le véritable prix de l’erreur. Il est reconnu que pendant la première phase de son développement (de 0 à 3 ans), les parents, la société, la culture par le biais de modèles éducatifs ascendants doivent s’assurer que l’enfant ne développe pas les caractéristiques d’une personne adulte inconsciente et sans défense victime des représentations descendantes réificationnelles malhonnêtes des traditions autoritaristes.(6)

Aussi longtemps que les enfants seront modelés pour sacrifier la vie au profit d’intérêts secondaires, ils n’expérimenteront jamais la loyauté et le sens de la responsabilité de l’homme mûr. C’est à ce stade précis que l’humanisation de la société, l’empathie, la solidarité et la paix sont rendus impossibles. C’est pourquoi les cultures créatives considèrent de la plus haute importance le fait de donner aux enfants l’espace et l’opportunité de vivre dans une atmosphère exempte de toute peur ou de toute méfiance. L’esprit de chaque enfant garde son ouverture et sa sensibilité sous l’action d’une curiosité innocente de telle sorte que par une expérimentation libre, il puisse se concentrer sur une maturation autonome au sein de la matrice de la vie. Les processus d’assimilation neuronale respectifs sont associés aux processus relaxants et régénérants du rêve et du repos. C’est pourquoi un sommeil régulier n’a rien d’extravagant. Au contraire, il est essentiel au bon développement, qui repose tout naturellement sur un alignement avec l’expérience créative de l’évolution. L’adaptation individuelle à une signification et à une créativité globales est le sens vital qui met l’accent sur l’importance de la méditation et des autres méthodes et rituels permettant d’entrer en transe. La conjonction ultime des capacités du coeur et du cerveau chez l’enfant qui grandit, de manière cohérente, graduelle et ludique, doit évoluer vers une conscience authentique, empathique et équilibrée en même temps que le pouvoir d’aimer les autres et de s’aimer soi-même. Par l’apprentissage, la compréhension et la transcendance de la réalité, comme il en va de ses multiples facettes intérieures et extérieures, la résonance entre raison et sensation émerge et fait place à l’intelligence émotionnelle(10) et à une responsabilité totale, en confrontation directe avec la lumière divine des forces créatives de l’univers.(11)

 

 

  

 

Matriarcat - Sagesse indigène - Humanisation

 

- La vie est façonnée par les nécessités créatives de la solidarité organique entre tous les êtres vivants.

- La polarité complète toujours de manière réciproque l’intégrité de la diversité : l’union de tous ou la convivialité créative.(12)

- La culture humaine à chaque génération fait émerger la conscience empathique au cours du processus d’individualisation des enfants.

- Les conseils des sages, constitués des membres les plus anciens et les plus sages de la société, contribuent à maintenir un équilibre entre les sociétés et la nature.

- La collaboration, la compréhension mutuelle, la flexibilité créative et la conscience empathique façonnent et soutiennent un mode de vie humain authentique.

- L’acquisition de connaissances transcendantes se fait par une expérimentation non biaisée à tous les stades du processus d’apprentissage individuel.

- Le processus d’apprentissage authentique conduit à une auto-compréhension naturelle dans le contexte socio-écologique respectif.

- L’harmonie est la conséquence de la réalisation globale de la solidarité sensible du mode de vie matriarcal.

- La résonance dans l’union de tous nourrit la créativité de l’évolution naturelle.(13)

 

 

 

La diversité devient harmonie par résonance

Nous, l'espèce humaine, récoltons enfin les conséquences des actions qui, comme nous l’avons démontré dans cette analyse, résultent de la désorientation élémentaire et radicale révélée par les conceptions et projets sociaux prédominants : la croissance exponentielle de la richesse et son caractère illusoire et fétichiste ; l'emprisonnement dans les tiraillements entre bien et mal (le champ de bataille de Kuruksetra dans la littérature védique) et enfin, notre engloutissement dans le cercle vicieux d’un cauchemar mondial. Ce pourrait être la vision la plus effrayante jamais connue par l’espèce humaine, à moins que nous trouvions les solutions en faisant évoluer notre comportement vers plus de dignité et de respect de la vie, afin de nous épargner perte et destruction tout en préparant un nouveau départ pour les générations futures. En recherchant un maximum d’authenticité et de cohérence dans la réalité universelle de l’Être, nous créons des chances de résonance et d’alignement avec les forces créatives de l’univers. Une fois reconnectés aux esprits créatifs, nous retrouverons le chemin d'un avenir meilleur en association avec le reste de la nature, qui, par programmation génétique, n'a jamais cessé de suivre cette voie. Le don particulier de l’humanité, notre libre arbitre, sera enfin équilibré et encadré par une culture créative fidèle à la tradition de la créativité génétique. Répandues à l’échelle globale, ces cultures ont un effet salutaire ; elles apportent raison et équilibre en perpétuant la sécurité à la manière de la nature.(14)

 

Une fois reconnectés mentalement à l’Esprit de la vie,
les hiérarchies, les programmes et les idéologies nous paraissent contre nature.
La vie, lorsqu’on en fait l’expérience authentique à un niveau horizontal,
nous apprend à répandre la joie et l’harmonie
et à abandonner pour toujours la désespérance et la tristesse.

 

Un nombre croissant d’individus issus de toutes sortes d'univers sociaux se consacrent à cet objectif qui constitue le processus d’émancipation de l'humanisation. Dans la vie de tous les jours, cela implique également une confrontation avec la montagne de culpabilité, nocive et destructrice, qui, comme illustrée ci-dessus, a été accumulée à travers l’Histoire, principalement par les "hommes blancs", et qui ne peut plus être ignorée sans entraîner des conséquences encore plus destructrices pour l’environnement social et écologique. Cette montagne de culpabilité, symbole omniprésent des innombrables faits et conditions créés par l’homme, doit être reconnue, transcendée et éliminée afin de pouvoir concrétiser une vision de la vie telle qu’elle devrait être, une société pacifique, la convivialité globale et ce qui doit être fait pour en faire une réalité. Cette vision dépasse la modernité nihiliste et démasque ses fondements ignorants, criminels, obscènes et suicidaires.

 

Que devons-nous faire ?

Partant d’une compréhension intégrale et d’une reconnaissance de cette représentation exacte du passé et du présent, nous clarifions la perspective d’un espace terrestre de ressources communes globales, le paradis mentionné dans la bible. C’est ainsi que peut s’exprimer une montée de la honte et une volonté de compenser, et pas seulement un regret même du côté des malfaiteurs. D’une véritable compensation naît ensuite le désir de réconciliation et de pardon du côté des victimes et des désavantagés, une autre condition prérequise pour vaincre le désir de revanche des désespérés par la situation nouvellement créée, qui développe la confiance et répand l’espoir. De cette vision et de cette compréhension naît la Force de la transformation et de la guérison générales.

L’Histoire montre que des individus et des communautés, sur la durée de leur existence, au cours du processus d'apprentissage et de maturation, ont développé le pouvoir d’aimer dans le cadre de leurs cultures créatives respectives. Il est grand temps à présent de laisser ce pouvoir se développer dans toutes les cultures de l’humanité. Si l’humanité souhaite faire grandir ses enfants dans un contexte harmonieux, le monde des adultes doit se préparer à abandonner la violence et à compenser entièrement l’injustice sociale et les déséquilibres écologiques afin de préparer la voie menant à une vraie réconciliation au sein de la famille globale et de la nature. Les relations de résonnance sont ici caractérisées par une écoute active et un dialogue empathique entre les individus et par la mise en pratique d’actes dont la nature respectueuse devient la règle plutôt que l’exception. Contrairement au slogan malhonnête des élites qui gouvernent le monde selon lequel il n’existe pas d'alternative, des modes d’organisation sociale complètement différents vont naître de ces conditions et permettront à la dimension sociale de s’aligner sur le contexte naturel, sa diversité, sa joie et son abondance, permettant aux humains partout et à tout moment de mener des vies utiles, en toute sécurité et de manière harmonieuse.

Au-delà du patriarcat, du capitalisme et de la modernité, il existe et il existera toujours la possibilité d’une existence splendide !

Nous pouvons faire le choix de Sumac Kausay et des ressources communes globales !(15) Qu’attendons-nous pour le faire ?

 

"Vasudhaiv Kutumbakam"
Le monde entier est une seule et même famille
- philosophie indienne ancienne

 

Epilogue: des liens et des attaches libérateurs

Nous savons tous trop bien comment les "empires" préservent leur unité par l’usage de la violence. Nous connaissons bien également aujourd’hui les conséquences dévastatrices à long terme de ces modes d’organisation sociale basés sur la violence. Pourtant, seule une poignée d’individus ne parviennent ne serait-ce qu’à imaginer la possibilité d’une meilleure cohésion sociale, sans violence, sans état, sans la condescendance et tous les moyens secondaires d’exercer un pouvoir, qu'ils soient mis en oeuvre dans un système démocratique ou tyrannique. L’aliénation qui en résulte reste la même. Les individus oublient leurs racines naturelles et les modes de vie fondés sur l’autonomie et deviennent dépendants des conditions du système.

Prenons comme exemple la conquête de l’Amérique du Sud, désignée par un doux euphémisme sous le terme espagnol de "conquista". Sur une courte période de temps, quelques Européens armés ont massacré tout un continent, tuant des millions de personnes et substituant à des cultures non violentes et à des économies autonomes leur mode de vie européen. La différence majeure entre les colonisations par l’homme blanc, les holocaustes et la guerre sans fin partout sur la planète, d’une part, et les catastrophes naturelles telles que les séismes, les éruptions volcaniques et les inondations, d’autre part, ne se résume pas au fait que les premiers sont induits par l’homme ; dans l’intérêt du système économique dominant, ils ont toujours entraîné une exploitation sans scrupules, et pas seulement dans les premières colonies. Cette exploitation n’a pas pour seul effet d’épuiser la nature et les individus d’un point de vue matériel, elle réduit également le potentiel intrinsèque de guérison en raison de l’insensibilité des conquérants envers la souffrance et, trop souvent, la mort des victimes. Cette discrimination de la vérité est systémique. Elle crée une dissonance et génère une confusion mentale et émotionnelle généralisée. En conséquence, la perturbation des équilibres qui rendent possible la vie, si elle n’est pas consciente, est du moins acceptée comme étant inévitable. Nous en expérimentons et en payons aujourd’hui les conséquences à l’échelle mondiale.

L’aliénation de l’être humain est perceptible dans le fait que la plupart des gens ne sont plus conscients du lien de cause à effet régissant la situation et par conséquent s’y opposent peu. Sans une solide orientation, ils inventent des boucs émissaires et succombent à la xénophobie, au racisme, à l’hypocrisie, à la victimisation, à l’angoisse existentielle et à la paranoïa. Il en résulte d’un point de vue émotionnel un complexe de martyre qui, encouragé par des présuppositions religieuses et des peurs alimentées par les médias dominants, justifie une subordination de type dépressive et esclavagiste, d’un côté, et une audace débordante, de l’autre. Les deux directions se solidifient, aggravant encore l’effet d’aliénation.

Un autre symptôme d’aliénation important apparaît lorsque les individus cèdent aux écueils de l’individualisme. L’individualisme moderne est célébré de manière si excessive que la plupart des individus ne se rendent pas compte que la solitude en est la conséquence fatale. L’individualisme moderne, axé sur l’égoïsme, s’oppose clairement aux qualités d’une individualité autonome qui reconnaît son interdépendance au sein du cosmos et participe à sa diversité. Trop de personnes ne sont pas conscientes du conflit évident qui existe entre un individualisme à qui on donne la priorité à tort et la triste conformité et la monotonie du mode de vie dominant tel qu’il est présenté par les voies médiatiques du système. Ennui et frustration nourrissent l’avidité et le crime et toutes les autres faiblesses humaines les plus répandues. L’individualisme est simplement utilisé comme un vecteur de la politique destructrice Diviser pour régner. Nous avons déjà expliqué en détail que l’espèce humaine tout particulièrement dépend entièrement d’un contexte social créatif qui fait encore défaut. Seules des interrelations sociales mutuellement satisfaisantes sont susceptibles de garantir la survie d’une union créative des individus, la "tribu humaine globale". Pourquoi ne pas tenter d’examiner des modes de vie alternatifs courageux déjà mis en oeuvre dans l’Histoire et qui dépassent les carcans mentaux du fruit du patriarcat baptisé "modernité" ?

Comment le vaste empire des Incas, Tawantinsuyu, par exemple, a-t-il maintenu son unité ?
(12) Quel est le ciment, le lien qui unit les sociétés non violentes? Il me semble que c’est bien là la question qui se trouve au coeur de la survie de l'humanité.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’urgence d’une union mentale et spirituelle et d’une cohérence des visions du monde avec les conditions naturelles et les nécessités écologiques et sociales se fait sentir ; elle donne toute sa substance à l’intelligence émotionnelle de la maturité humaine capable de libérer des synergies pacificatrices et des sentiments d’unité avec une force évidente. Ainsi la cohésion émerge sans besoin de violence, aussi simplement que cela. Dans des conditions sociales créatives de ce type, coopérer signifie apporter joie et réussite, les notions de classes et de propriété sont absentes, le rôle et la responsabilité de la famille ne sont pas confinés exclusivement aux limites de la monogamie, la cohésion harmonique au sein des "ayllus" (les unités de base de la société andine) est caractérisée par le soutien et l’échange mutuels à l’intérieur de toute la confédération, assurer la continuité du monde ainsi créé est une satisfaction suffisante pour l’individu et la société dans son ensemble, partout où la communication est possible et acceptée.

Grâce à une communication ouverte, le libre échange d’information soutient et fait perdurer cet esprit (d’amour) unifiant et fortifiant ; si et lorsque, par affirmation mentale, cet esprit est autorisé à émerger et à se traduire par un comportement et des actions adéquats. Les chaskis, les messagers de l’empire Tawantinsuyu, remplissaient le rôle de l’Internet aujourd’hui, sans ses conséquences écologiques fatales néanmoins. À cette époque, l’économie était gouvernée à la fois par les conditions naturelles et les besoins des populations. La technologie tirait profit de la nature comme de l’intelligence humaine, en veillant toujours à respecter les équilibres des forces réciproques complémentaires. Ce qu’il fut possible de faire autrefois apparaît comme une nécessité aujourd'hui. C’est précisément ce réveil incontestable qui reste obscur pour les systèmes dominants, à savoir la compréhension des interrelations, la tradition de la transmission du savoir par la culture et les réactions adéquates aux changements indispensables qui garantissent la réussite au profit de tous. Les lois ou autres instruments de pouvoir ne sont pas nécessaires dans les sociétés qui s’organisent de manière confédérative et égalitaire. Les ressources communes sont une évidence. "Minka" (communion) devient l’expression de la vie par excellence. La vie devient autonome et sûre dans un espace créatif.

 

Déclaration finale pour le chemin à parcourir :

Patriarcat – ce concept en lui-même est dissonant dans le sens où il ne correspond pas à la réalité. La notion elle-même est arrogante. La vie n’a pas pour origine le principe mâle, qui sur le plan génétique déjà, n’est qu’un petit appendice (le chromosome Y) de la complétude féminine. En s’emparant des événements voire en les monopolisant, le principe mâle crée de lui-même les contre-pouvoirs qui garantissent le retour de toute chose à sa fonction naturelle. De là naît la chute inexorable de toute chose censée croître du patriarcat : ce ne sont que présomptions condamnées à échouer dès la conception. Malheureusement, trop rares sont les individus qui saisissent cette situation. Ou alors ce mode de vie, ou plus exactement cette dictature du système, aurait été abandonné depuis longtemps.

Matriarcat – un concept harmonieux en lui-même. S’il est accepté dans son sens originel et vécu de la même manière, tout se réalise dans une abondance et une richesse de sens caractéristiques de notre Mère Nature.

 

 Notes:

1) - Patriarchy as Negation of Matriarchy - The Perspective of a Delusion -, (Le patriarcat comme négation du matriarcat - La perspective d’une illusion), Claudia von Werlhof
- Capitalist Patriarchy and the Struggle for a 'Deep' Alternative, (Le patriarcat capitaliste et le combat pour une alternative profonde), Claudia von Werlhof -
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-
Loosing Faith in Progress: Capitalist Patriarchy as an "Alchemical System", by Claudia von Werlhof - pdf
- No Critique of Capitalism Without a Critique of Patriarchy! Why the Left Is No Alternative!, (Pas de critique du capitalisme sans critique du patriarcat ! Pourquoi la gauche n’est pas une alternative !), Claudia von Werlhof -
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- The Globalization of Neoliberalism, its Consequences, and some of its Basic Alternatives, (La mondialisation du néolibéralisme, ses conséquences et certaines des principales solutions alternatives), Claudia von Werlhof -
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- The Interconnectedness of All Being, A New Spirituality for a New Civilisation, (L’interconnexion de tous les êtres vivants, Une nouvelle spiritualité pour une nouvelle civilisation), Claudia von Werlhof - pdf
- A "matriarchal philosophy of nature" and a "patriarchy-critical philosophy of history" - Towards the foundation of a "critical theory of patriarchy" - An interdisciplinary project of political science in the light of the contemporary crisis of civilisation - (Une "philosophie matriarcale de la nature" et une "philosophie de l’histoire critique envers le patriarcat" – Vers la fondation d’une "théorie critique du patriarcat") – Un projet interdisciplinaire de science politique à la lumière de la crise de civilisation contemporaine -
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2) -
Reifications,  Maps  and  Authorities, (Réifications, représentations et autorités), Antonio Rossin
3) -
The Saharasia Thesis, (La thèse Saharasia), James DeMeo
4) - Bio-mimétisme: -
http://www.bioneers.org - http://www.biomimicryinstitute.org - Biological Agriculture - Permaculture, http://permaculture.net/, http://www.permaearth.org/, http://www.permaculture.org.uk/, http://www.permacultureportal.com/
5) - Il est nécessaire de résoudre un problème de base : la frustration et l’aberration sexuelles sont la principale cause de violence et de guerre. En ce qui concerne la sexualité tout particulièrement, seule une expérience non biaisée peut garantir la réussite du processus de maturation humaine et ainsi pacifier l’ensemble des relations humaines. Voir : Eros Unredeemed (L’Eros damné) et Future Without War, Theory of Global Healing (Un avenir sans guerre, Théorie de la guérison globale), deux ouvrages de Dieter Duhm,
Meiga Publishers
6) -
The second signal system as conceived by Pavlov and his disciples, by George Windholz in Integrative Psychological and Behavioral Science, Volume 25, Number 4 / Oktober 1990, Springer New York

Iwan Petrowich Pawlow a déjà identifié scientifiquement le langage humain comme un organe d’information de deuxième niveau. Il considérait les "mots" comme un "organe de signaux" au-dessus de l’organe de signaux de premier niveau, que nous partageons avec la vie, la texture centrale des informations vivantes, l’âme de la vie, qui se compose de la perception des sens et de la réaction, commençant au niveau génétique moléculaire, empruntant les voies hormonales, neuronales et d’autres régulations de l’organisme, jusqu’aux possibilités et capacités de l’être humain et de sa volition qui deviennent de plus en plus conscientes. Nous devons garder à l’esprit cependant que le langage, les mots ou les concepts ne sont que des abstractions de la réalité qui, par un processus de réification authentique, doivent correspondre à la réalité telle qu’elle est expérimentée de manière générale et autonome par la vie. De par ce contexte, toute erreur crée des univers mentaux illusoires avec des conséquences dangereuses pour la réalité du monde que nous créons sur terre. Par conséquent, la volonté de l’individu pleinement conscient tend à se reposer au sein d’un royaume purement créatif.

Voir également :
-
Properties of Resonance: Universal Coherence, Conceptual Modules Towards a Common Theory of Life, Evolution and Universe, A Creative Narrative on Existence, (Propriétés de résonance : la cohérence universelle, les modules conceptuels vers une théorie commune de la vie, de l’évolution et de l’univers, Un récit créatif sur l’existence), Wolfgang Fischer
-
The Alphabet versus the Goddess, The Conflict between Word and Image, (L’alphabet et la déesse, le conflit entre le mot et l’image), Leonard Shlain
-
Becoming Humane (Devenir humain)
-
Emanzipation ad Humanum
-
Navigating towards the Destiny of Human Life, Basics of a Safe Orientation System, (Naviguer vers la destinée de la vie humaine, Les bases d’un système d’orientation sécurisé), Wolfgang Fischer -
7) - Education to Democracy Starts from inside the Family, (L’éducation à la démocratie commence dans la famille), Antonio Rossin -
PowerPointPresentation
-
The Einstein Project, (Le projet Einstein), Antonio Rossin
-
Truth, Belief, and Negative Language, (Vérité, croyance et langage négatif), Antonio Rossin
-
The Lessened Flexibility Syndrome - LFS, (Le syndrome de flexibilité affaiblie), Antonio Rossin
-
"Religion - Communication - Addiction", (Religion, communication, addiction), Antonio Rossin
-
Democracy or Fundamentalism: which Education Model?, (Démocratie ou fondamentalisme : quel modèle d’éducation ?), Antonio Rossin, - pdf
- Prevention of Dehumanization in (classroom) Education, (Prévenir la déshumanisation dans l’éducation), Olek Netzer -
pdf
-
The Real Causes of War beyond the Multicausal Approach,(Les véritables raisons de la guerre au-delà de l’approche multicausale), Olek Netzer, - pdf
-
Liberation from Psychological Exploitation: The Theory Underlying the Work to be done, (Se libérer de l’exploitation psychologique : la théorie à la base du travail à entreprendre), Olek Netzer, pdf
- THAT WAY NEVER MORE - Egalitarian Alternative to the Pyramid of Political Party Power, (Plus jamais ça - Une alternative égalitaire à la pyramide du pouvoir des partis politiques), Olek Netzer,
pdf
-
Prevention and Healing of Dehumanization Applied to Individual Orientation/Belief System, (Prévention et guérison de la déshumanisation appliquées au système d'orientation/croyance individuel), Olek Netzer
- NONVIOLENCE: The Humiliation-free Strategy of Using Power in Political Conflict, (Non-violence : la stratégie non humiliante de l’usage du pouvoir dans les conflits politiques), Olek Netzer,
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- Holy Land Trust
-
Peace from Harmony
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World Unity & Peace Education DEP. (WUPED)
-
Transcend Peace University (TPU)
- Non-Violent Peaceforce
(NP)
- The Network of Spiritual Progressives (NSP)
-
The Global Resonance Network (GRN)
- The Cultural Creatives (CC)
8)
- Nature and Civilisation, A Life -Threatening Conflict and the Way of Survival - Alienation of Humanity and Possibilities for Healing -, (Nature et civilisation, un conflit mortel et la méthode de survie - Aliénation de l'humanité et stratégies de guérison), Wolfgang Fischer
-
Global Responsibility, - New Orientation in Culture and Politics -, Reflections on what it Means to be Human, Plea for a Civilisation in Accordance with Nature that is not Based on Money and Violence by Wolfgang Fischer
- ANTHROPOPTOSIS, Universal mechanism of the socially conditioned self-liquidation of humans, by Semenov S.P., Kasatkin V.A., St. Petersburg: TAT, 2007
9) - The Civilisation of the Alchemists, a book-manuscript in process (La civilisation des alchimistes), Claudia von Werlhof (2008-2010)  
10) -
The Social "Defence-System", Our View of Humanity Decides our Future, (Le "système de défense" social, notre vision de l’humanité détermine notre futur), Wolfgang Fischer
11) - Transparency & Transcendence, Keys to Peace, Path of Life or Wrong Track, We always have the Choice between Orientation and Misdirection, between Original and Substitute, (Transparence et transcendance, Les clés de la paix, Chemin de vie ou chemin d’errance – Nous avons toujours le choix de notre orientation), Wolfgang Fischer
-
The Oneness/Otherness Mystery: The Synthesis of Science and Mysticism, (Le mystère de l’unité et de l’altérité : la synthèse de la science et du mysticisme), Sutapas Bhattacharya, Motilal Banarsidass Publishers, Delhi 1999
- The Brainstem Brainwaves of Atman-Brahman: The Synthesis of Science and Spirituality, The Mystery of Existence, a book-manuscript in process (Les ondes cérébrales du tronc cérébral du brahmane Atman : la synthèse de la science et de la spiritualité, le mystère de l’existence), Sutapas Bhattarcharya (2008-2009),
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Philosophe indien vivant au Royaume-Uni, Sutapas Bhattacharya démontre comment le matérialisme de la science moderne peut s’intégrer au transcendantalisme plus profond et plus large du mysticisme yogique indien, selon lequel l’univers phénoménal se manifeste par des vibrations énergétiques émanant de la lumière macrocosmique de la conscience pure, la raison de tout être. Cette compréhension est soutenue par le physicien américain Milo Wolff dans son dernier ouvrage : Schrödinger's Universe, Einstein, Waves & the Origin of the Natural Laws (L’univers de Schrödinger, Einstein, les ondes et l’origine des lois naturelles), Technotran Press 2008 (13). Bhattacharya identifie par ailleurs le corrélat physique de la lumière divine de la conscience pure (Atman, nature du Bouddha, dieu intérieur, lumière du Christ, etc.) au processus cérébral bien établi, les ondes cérébrales du système d’activation réticulaire du tronc cérébral. Cette corrélation est soutenue par des preuves écrasantes des savoirs phénoménologiques yogiques hindous et bouddhistes faisant autorité. Certaines preuves incontournables sont disponibles ici.

Qu’est-ce que le système d’activation réticulaire ?

La formation réticulaire du tronc cérébral projette des axones dans tous les centres du cerveau et, sous l’effet d’un bombardement continu, active le cerveau. La définition technique de la mort cérébrale est l’arrêt du système d’activation réticulaire. Les ondes cérébrales générées par le système d’activation réticulaire sont à la base de toute l’activité cérébrale, continuant même pendant les périodes de sommeil sans rêve, et s’interrompant uniquement avec la mort. La médecine moderne distingue la composante d’éveil de la conscience, due à l’activité du système d’activation réticulaire, de la composante contenu, supposée survenir au niveau du cortex cérébral. L’activité d’éveil du système d’activation réticulaire n’est pas influencée par la mémoire ou le conditionnement culturel et par conséquent, contrairement au contenu, c-à-d la vision du monde, la perception de soi, etc. est un processus universel original implicite et commun ! C’est finalement dans une union mystique que la conscience individuelle authentique se dissout dans la lumière intérieure, le flux d'énergie électrique issu du tronc cérébral. Plus l’individu se trouvait auparavant dans un état de désorientation dissonant, plus il fait une expérience bouleversante de l’union mystique. L’union mystique, telle que je la comprends, est un état de résonance entre un raisonnement authentique et une sensation de l’individu respectif humainement mûr et la créativité universelle implicite et commune que de nombreuses traditions appellent Dieu. Dans ce schéma de compréhension, l’objectif d’humanisation n’est rien d’autre qu’une authenticité et une communion optimales avec la réalité universelle implicite. L’expérience de l’union mystique, la sensation profonde des forces vitales donnent à l’individu la possibilité de rechercher le bien-être collectif et la créativité tout comme l’activité sexuelle amène agréablement à l’union sexuelle, assurant ainsi la continuité de la vie. Après tout, être profondément humain fait accéder à un état d’amour permanent.

12) - Qhapaq Ñan: The Inka Path of Wisdom, (Qhapaq Ñan : le chemin inca de la sagesse), Javier Lajo, Amaro Runa Ediciones Lima, 2003
- La Sociedad Inka, by Pablo Masias, Sociología Andina, Centro de Estudios Andinos, 2003, Arequipa, Peru
13) -
Wave Structure of Matter, - Interconnectedness of Being - Full Spectrum Responsibility, Overcoming the Immemorial Assumed Dualism with its Fatally Antagonising Implications on History, (Structure ondulaire de la matière - Solidarité des êtres - Responsabilité globale - Surmonter le dualisme supposé immémorial et ses implications fatalement contrariantes sur l’Histoire), Wolfgang Fischer
14) - En dehors de ces populations qui perpétuent leur mode de vie indigène, d’autres communautés partout sur la planète expérimentent diverses organisations sociales afin de trouver des alternatives saines aux courants prédominants violents. Voir par exemple
Tamera. Une fois que des populations suffisantes sont reconnectées mentalement à leur autonomie naturelle et sont pleinement conscientes d’une responsabilité globale, la stupidité mortelle de l’éthique patriarcale de la "création par la destruction" devient évidente et obsolète. Selon la chercheuse Claudia von Werlhof, cinq catégories de relations et la manière dont elles sont projetées dans la vision du monde et son organisation doivent être considérées car elles déterminent le caractère des sociétés ainsi que les possibilités d’agir en tant qu’individu dans le contexte environnemental.

1. La relation avec la nature (économie, technologie)
2. Les relations politiques (organisation politique, perception constitutionnelle de la société, civilisation)
3. La relation entre les sexes (mode d’union entre les sexes et reproduction de l’espèce)
4. La relation entre les générations (il s’agit de l’unité intergénérationnelle et l’interconnexion des générations avec le passé et le présent)
5. Le contexte transcendantal (il s’agit de l’interconnexion de la vie et de la mort, des réponses aux questions de type "D’où venons-nous ?" et "Où allons-nous ?"). Cela nous ramène à la relation avec la nature

Une compréhension positive de ces relations dans leur contexte circulaire et des effets de réaction entraîne quelque chose de l’ordre d’une révolte démocratique Democratic Revolt qui met alors en oeuvre les vertus élémentaires de non-violence et d’empathie par le biais de démocraties populaires communautaires dans une convivialité acratique globale. Les approches qui visent cet objectif sont les suivantes : la sociocratie - Sociocracy recherche des modes d’organisation qui garantissent des ordres sociaux ascendants. Simpol cherche à créer une passerelle entre le statu quo et une situation socio-politique qui représenterait des sociétés aux comportements plus justes et plus responsables, qui ne mettraient pas en danger nos chances d’établir la paix et un bien-être collectif. Acorn est une communauté américaine basée sur la sagesse populaire et qui cherche à faire bouger les choses. La rotation sociale harmonieuse, Harmonic Social Rotation est une approche différente de l’organisation de l’administration sociale, dynamique et stabilisante à la fois, qui équilibre la tendance traditionnelle des sociétés humaines à se cristalliser dans des formes qui, en raison de leur inertie forcée, ne parviennent pas à satisfaire les exigences toujours différentes de la réalité, et qui par conséquent se déstabilisent régulièrement de manière tragique, jusqu’à mourir définitivement. Just Stop! recommande la méthode de Gandhi : la coopération non violente : Nonviolent Noncooperation avec tout ce qui n’est pas durable.
- Final Declaration of 2009 World Social Forum meeting in Brazil (Déclaration finale du rassemblement 2009 du Forum social mondial au Brésil)
- The CONSTITUTION of UNITED DIVERSITY
-
Change the world without taking power (Changer le monde sans prendre le pouvoir), John Holloway
15) - Afin de laisser de côté le vocabulaire en "-isme" et de dépasser l’ambiguïté de la modernité, la notion de "Ressources communes globales" remplace ici les concepts traditionnels de socialisme et fait référence à un socialisme parfait de la vie qui, par le biais de ses cultures humaines vraies et non violentes, soutient l’individu pour qu’il accède à la maturité humaine, devenant ainsi capable de contribuer à l’humanisation du corps social global et à sa cohérence. Le "ayllú" local de la culture andine est ainsi étendu à la dimension planétaire.

related links:

Building a better world through wisdom and understanding
possibilica - sustainable-culture ecovillage

 


Emanzipation Humanum, version 13.5. 2009, Malheureusment, les autres textes ne sont pas encore disponible en langue française. Quiconque désirant aider pour les traductions est prié de s'adresser à Wolfgang Fischer: Impressum - traductions automatises des pages web ici: http://www.google.com/language_tools

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